Au sud du fleuve Yangts茅 鈪/span> 
cctv.com 05-07-09 11:22 

Les pignons de ces maisons, de hauteurs in茅gales, se distinguent des constructions des autres r茅gions. Les hauteurs variables rappellent la succession des notes dans une m茅lodie, et celle du pr茅sent et du pass茅. Les habitations de Huizhou, qu鈥檈lles soient ordinaires ou somptueuses, poss貓dent de tels pignons. Au d茅but, ils 茅taient destin茅s 脿 se pr茅server de l鈥檌ncendie des voisins ; mais ils ont pris graduellement un sens d茅coratif, faisant de Huizhou un paysage plein d鈥檕riginalit茅.

Ces pignons sont aussi surnomm茅s 鈥渨u yue chao tian鈥 cinq montagnes pointent vers le ciel. Cela t茅moigne du respect et de la d茅votion des habitants locaux pour le ciel, et de leur confiance en la vie.

Les habitations de Huizhou se referment sur une cour int茅rieure. Cet agencement leur vaut le surnom de 鈥渟i shui gui tang鈥 l鈥檈au de tout côt茅 coule vers l鈥檌nt茅rieur. Les cours ont des tailles et des formes diff茅rentes. Cela d茅montre la conception de la population locale sur la g茅omancie. Les architectes attribuent cet agencement 脿 nos anc錨tres depuis les temps les plus anciens ; il s鈥檃git d鈥檜n retour 脿 la nature au sens moderne du terme. D鈥檃utre part, les maisons sont prot茅g茅es par de hauts murs comportant tr貓s peu de fen錨tres, d鈥檃illeurs 茅troites, qui ne pr茅sentent qu鈥檜n int茅r錨t d茅coratif. Pour cette raison, les maisons de Huizhou ont un aspect sombre. Selon les personnes âg茅es, cela permet de « conserver la fortune dans la pi貓ce noire ». De plus, la majeure partie des hommes travaillent 脿 l鈥檈xt茅rieur pour faire du commerce ou exercer une fonction publique. Si leurs maisons ont tr貓s peu de fen錨tres et une cour int茅rieure, c鈥檈st pour assurer la s茅curit茅 de leur famille

La plupart des maisons de Huizhou sont bâties dans les villages de montagne et 茅loign茅es des bourgades. Comme les moyens de transport n鈥櫭﹖aient pas d茅velopp茅s sous les Ming et les Qing, les habitants de Huizhou ont port茅 une attention tout particuli貓re 脿 la d茅coration int茅rieure. Chaque partie du bâtiment a des sculptures repr茅sentant animaux et oiseaux, fleurs et nuages, personnages d鈥檕p茅ra ou l茅gendaires pour symboliser la paix, le bonheur et la richesse. Ces motifs incarnent donc l鈥檃spiration du propri茅taire 脿 la vie id茅ale et heureuse.

« Les 茅tudes surpassent toute autre activit茅, toutes les g茅n茅rations cherchent 脿 accumuler des bienfaits. » C鈥檈st une paire de sentences parall貓tes chez un habitant. En voici une autre: « La tol茅rance vous ouvre un horizon plus 茅tendu, la culture du cœur et du champs se transmet aux g茅n茅rations futures. » Faire du commerce tout en poursuivant des 茅tudes, voil脿 les valeurs morales des marchands de Huizhou.

Au point du jour, nous suivons une ancienne ruelle peu 脿 peu 茅clair茅e par le soleil levant. Nous prenons notre temps, sans hâte, croisant de rares passants. Les maisons de vieux style et la lumi貓re matinale forment un couple harmonieux. Boutiques et habitations, silencieuses, arborent de vieilles portes avec des motifs d茅coratifs bris茅s et la peinture 茅caill茅e. Le temps pass茅 soudain perceptible nous alarme. L鈥檋istoire, comme une brusque trombe d鈥檈au a d茅vast茅 ces portes.

Nous traversons la ruelle et nous nous dirigeons vers un temple des anc錨tres. L鈥檈sprit du clan familial fait partie int茅grante d鈥檜ne longue culture locale ; il a fortement marqu茅 la population de Huizhou depuis les temps anciens. Cette coutume reste inchang茅e, comme en t茅moigne ce fragment : « Les tombes mill茅naires demeurent intactes, les clans de milliers de membres demeurent r茅unies, les registres g茅n茅alogiques sont en ordre parfait ».

Le temple des anc錨tres est le lieu sacr茅 du clan. Grâce aux c茅r茅monies en hommage aux anc錨tres, les vivants communiquent en âme avec leurs g茅n茅rations pr茅c茅dentes. Ce qui a permis de renforcer les liens entre ceux qui ont la m錨me origine.

La salle Jing鈥檃i est le temple de la famille Hu 脿 Xidi, o霉 l鈥檕n offre des sacrifices aux anc錨tres, discute de grands 茅v茅nements, organise des c茅r茅monies de mariages, corrige des enfants ayant commis des fautes. Le caract貓re « pi茅t茅 filiale » fut calligraphi茅 par le grand lettr茅 Zhu Xi, lors de sa visite 脿 Xidi. Pour perp茅tuer la tradition, les membres du clan tenaient chaque mois des c茅r茅monies pour donner lecture du registre g茅n茅alogique, de la discipline familiale, des maximes des anc錨tres et des citations des anciens sages.

Au moment o霉 les rites du clan battaient leur plein, la famille Hu connut son âge d鈥檕r. Zhu Xi proposait de r茅tablir et de renforcer d鈥櫭﹖roites relations familiales et d鈥檈ncourager les rites confuc茅ens. La famille Hu suivit fid貓lement cette doctrine. Ils honoraient la m茅moire de leurs anc錨tres et s鈥檃ppliquaient 脿 茅duquer leurs enfants pour rester fid貓les 脿 la pi茅t茅 filiale g茅n茅ration apr貓s g茅n茅ration.

Dans le temple des anc錨tres du village des Ye, on tient une c茅r茅monie traditionnelle en l鈥檋onneur du moine Huian, h茅ros qui, trois cent ans auparavant, a sauv茅 la vie des habitants du village. C鈥檈st une c茅r茅monie de sacrifice grandiose, remplie de gratitude. On pr茅pare avec le papier color茅 des lanternes, lions, licornes, 茅l茅phants et bœufs鈥攖ous ces f茅tiches sont cens茅s chasser les mauvais esprits.

La c茅r茅monie d茅bute par la tourn茅e des arhats ; la procession passe de porte en porte, 脿 travers tout le village, jusqu鈥櫭ce que la lune se l貓ve.

Tout se d茅roule exactement comme autrefois, 脿 la mani貓re des anc錨tres. Les personnes âg茅es sont les seules 脿 conserver le souvenir du pass茅, et 脿 m茅moriser les pratiques anciennes. Elles peignent avec soin les visages des enfants. Au son des tambours, de jeunes arhats, le torse nu, font leur apparition sur la sc貓ne ; sans parler ni chanter, ils prennent des poses diff茅rentes ( ou font la pyramide humaine) pour exprimer leur respect envers les h茅ros. La forme la plus courante est le portique comm茅moratif, t茅moignage des liens 茅motionnels des habitants de Huizhou.


Ces deux dieux gardiens des portes sont Qin Shubao et Yuchi Gong, semblables 脿 ceux coll茅s sur les portes du palais imp茅rial de l鈥櫭﹑oque Tang. La salle Zhuimu n鈥檃brite pas la tablette des premiers anc錨tres de la famille Hu, mais celle de Li Shimin, l鈥檈mpereur Taizong des Tang. Selon l鈥檃rbre g茅n茅alogique des Hu, leur anc錨tre 脿 Xidi 茅tait le fils de Li Ye, l鈥檈mpereur Zhaozong des Tang. Voici ce qui s鈥檈st pass茅 : en 904, l鈥檈mpereur Zhaozong fut contraint 脿 l鈥檈xil par le prince Zhuwen des Liang. Il s鈥檈nfuit vers l鈥橢st ; de passage 脿 Shanzhou, dans le Henan, l鈥檌mp茅ratrice donna le jour 脿 un garçon. Elle confia le nouveau-n茅 脿 Hu Sanhuan, natif de Xin鈥檃n, qui s茅journait l脿. Alors, il ramena 脿 Huizhou le nouveau-n茅 qui fut appel茅 Hu avec pour pr茅nom Changyi, ce qui signifie prosp茅rit茅 et s茅curit茅.

Cent ans d茅fil貓rent en un 茅clair. Hu Shiliang, anc錨tre de la cinqui貓me g茅n茅ration des Hu, partit en mission pour Nanjing. Chemin faisant, il passa par Xidi et fut attir茅 par les paysages de l鈥檈ndroit. C鈥檈st ainsi qu鈥檌l s鈥檡 installa d茅finitivement avec toute sa famille, inscrivant neuf si貓cles d鈥檋istoire de la famille Hu dans la r茅gion, un r茅sultat inattendu pour l鈥檈mpereur Taizong des Tang.

A pr茅sent, face 脿 la demeure richement d茅cor茅e, mais vide, nous 茅prouvons ce que d茅crit un po貓me classique : « Attrist茅 par les 茅v茅nements du pass茅, je me contente d鈥櫭﹑ancher mon coeur aux fleurs de prunier ».

Les villageois, bien qu鈥檌ls portent des noms diff茅rents, descendent du m錨me anc錨tre. Quel que soit leur importance, toutes les branches v茅n貓rent leurs anc錨tres et entretiennent d鈥櫭﹖roites relations entre elles. Le sentiment qui pr茅domine est la volont茅 de maintenir la coh茅sion entre les membres de la famille. Les villageois s鈥檈n tiennent aux valeurs morales de la campagne pour assurer la continuit茅 et l鈥檃venir de leur clan.

La Salle Qingyi situ茅e au village de Tangyue, district de Shexian, a 茅t茅 construite en l鈥檋onneur des femmes chastes et vertueuses. Ce genre de temple est rare 脿 Huizhou, et m錨me en Chine. Sous la dynastie Qing, Bao Qiyun, natif de Tangyue, construisit la salle Qingyi en l鈥檋onneur de sa m貓re ; elle fut par la suite appel茅 « temple des femmes » dont la taille et la disposition sont similaires 脿 celles des autres temples des anc錨tres.

L鈥檈ntr茅e du temple des femmes est toute diff茅rente: une petite ouverture sur un mur lat茅ral, au lieu d鈥檜ne grande porte frontale. Les gens y p茅n貓trent par cette ouverture lat茅rale : un symbloe de la soumission f茅minine et du compromis voulu devant la supr茅matie du clan.

Le temple des femmes sans fen錨tres nous replonge dans le pass茅 et approfondit notre connaissance de la vie traditionnelle 脿 Huizhou.

Les gens de Huizhou sont surnomm茅s 鈥渃hameaux鈥 c鈥檈st un 茅loge de leur travail acharn茅 et de leur esprit d鈥檌nitiative. Ces deux caract貓res sont profond茅ment ancr茅s dans leur nature. Par manque de terres arables dans les r茅gions montagneuses, les habitants ont dû trouver de quoi vivre ailleurs. Leur renomm茅e de bons commerçants s鈥檈st r茅pandue progressivement : « On croise dans chaque bourgade des marchands de Huizhou. » « Des tr茅sors du pays, les marchands de Huizhou en r茅coltent trente pourcents. » « Les marchands de Huizhou voyagent partout pour les affaires. » Ces expressions populaires trahissent 脿 la fois leurs succ貓s et leurs difficult茅s. Pour marquer leur d茅part, ils ont laiss茅 chez eux des portiques comm茅moratifs.

Le village des Zhengcun, situ茅 sur la route pour Tangyue, est connu pour ses nombreux monuments historiques. Le portique de Zhengbaili, le plus ancien de Huizhou, avait 茅t茅 construit 脿 la fin de l鈥櫭﹑oque Yuan. En l鈥檃n 57 du r貓gne de Kangxi sous les Qing, Cheng Ting retourna dans son village natal pour visiter les tombeaux de ses anc錨tres. Dans le « R茅cit de la Voile Printani貓re », il est 茅crit :« Cheng s鈥檈st arr錨t茅 longtemps pour contempler le paysage avant de s鈥檈n aller ». Le village des Zheng 茅tait alors florissant comme une fleur 茅panouie. Aujourd鈥檋ui,il ne reste que le portique de Zhengbaili et quelques vers classiques qui y font r茅f茅rence.

A l鈥檈st du portique de Zhengbaili se trouve un autre en m茅moire du g茅n茅ral Wang Hua sous les Sui et les Tang ; celui-ci fit 茅riger un palais 脿 l鈥檈ndroit o霉 stationnaient ses troupes. Une paire de sentences parall貓les sur la porte du palais rappelle ses hauts faits : « Durant la p茅riode chaotique,Wang fit r茅gner la paix dans six pr茅fectures pour assurer la s茅curit茅 du peuple. Ses exploits militaires passeront 脿 la post茅rit茅. Couronn茅 de victoire, il a 茅t茅 reçu en audience imp茅riale ; loyal envers l鈥檈mpereur et amoureux du pays, il voit sa renomm茅e se r茅pandre partout. » Fort aim茅 par la population locale, Wang Hua r茅cup茅ra six pr茅fectures occup茅es par l鈥檃rm茅e des Sui. En l鈥檃n 4 du r貓gne de Wude , Wang Hua fit all茅geance 脿 la dynastie Tang et se vit conf茅rer le titre de gouverneur de Shezhou. Apr貓s sa mort, il reçut le titre de « Seigneur loyal ».

Wang Hua fut le g茅nie protecteur le plus c茅l貓bre de Huizhou ; la population locale l鈥檃ppellait 鈥淕rand Seigneur Wang鈥ou encore 鈥淏ouddha du Soleil鈥 Elle organisait 茅galement des c茅r茅monies de sacrifice. « Les fleurs de colza sont fan茅es et les 茅pis de bl茅 longs. Chaque famille se pr茅pare 脿 repiquer du riz. Apr貓s les c茅r茅monies au village se d茅roule le sacrifice au Seigneur Wang. Les bateaux-dragons sont pr錨ts 脿 saluer son d茅part.» Ce po貓me d茅crit l鈥檃nimation de la c茅r茅monie de sacrifice. Le h茅ros a ajout茅 de l鈥櫭ヽlat 脿 la campagne de Huizhou.

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