Au sud du fleuve Yangts茅 鈪/span> 
cctv.com 05-07-05 11:07 
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Quand nous sommes arriv茅s au village, Madame Qiaojie 茅tait dans une ville du nord pour une foire d鈥檃rtisanat. Ag茅e de plus de 60 ans, elle est une brodeuse exp茅riment茅e. Ses petits sacs brod茅s se vendent bien dans de grandes villes, surtout dans des villes côti貓res. Dans ces villes, offrir un sac brod茅, ce n鈥櫭﹕t pas, comme dans la tradition locale, un privil貓ge r茅serv茅 aux filles amoureuses : les garçons y ach貓tent aussi des sacs pour en faire cadeau 脿 leurs fianc茅es, ce qui fait que les affaires de Qiaojie marchent tr貓s bien.

A notre avis, l鈥檜ne des raisons du succ貓s de Qiaojie est la belle qualit茅 de son travail ; une autre raison s鈥檈xplique par le fait qu鈥檕ffrir un sac brod茅 comme symbole d鈥檃mour est un geste simple, mais plein de significations. Cependant, Qiaojie n鈥檃ccepte pas les compliments des autres : «Non, mes sacs ne sont pas aussi bons que ceux que faisait ma belle-m貓re »

A cause de la broderie, Qiaojie avait eu souvent des probl貓mes avec sa belle-m貓re. Le premier matin apr貓s son mariage, sa belle-m貓re regarda longument ses chaussures, avant de lui demander : « Tu les a faites ? » « Oui » r茅pondit Qiaojie. La vieille femme continua : « Je veux 錨tre franche avec toi, arr錨te de porter ces chaussures quand tu sort, les villageois sont tr貓s critiques, j鈥檃i honte pour toi. » Qiaojir n鈥櫭﹖ait pas femme 脿 c茅der, elle s鈥檈xerçait chaque fois qu鈥檈lle en avait le temps. Quand elle fit des progr貓s, elle apporta son travail 脿 sa belle-m貓re qui, apr貓s un rapide coup d鈥檕eil, lui demanda avec m茅pris : « Qu鈥檈st-ce que c鈥檈st, ça ? » Qiaojie se retira et continua 脿 s鈥檈xercer, ensuite elle montra ses nouvelles chaussures brod茅es 脿 sa belle-m貓re qui ne dit plus rien cette fois-ci. La vieille femme 茅tait une brodeuse renomm茅e dans la r茅gion ; nous n鈥檃vons pas pu admirer ses travaux ; mais selon les personnes âg茅es du village, ses fleurs brod茅s fleurissaient au soleil et ses poissons et ses crevettes 茅taient comme vivants.

Sur son lit de mort, la vieille dame appela Qiaojie et lui dit : « Ta broderie est plus ou moins pr茅sentable aujourd鈥檋ui, je meurs et maintenant c鈥檈st ton temps »

Les gens appelaient Qiaojie « Madame brodeuse », un nom que l鈥檕n utilise seulement dans ces r茅gions au sud du Yangts茅. En effet, il n鈥檈st pas trop difficile pour nous de deviner si la fille rencontr茅e le long des sentiers ou des rivi貓res est une paysanne ou une brodeuse

On peut le deviner 脿 leurs mains. Des mains fines et longues aux doigts agiles appartiennent g茅n茅ralement aux brodeuses. Leurs doigts m貓nent 脿 leurs cœurs. Elles ne doivent m錨me pas regarder, leurs doigts tissent habilement des fils fins pour cr茅er des motifs et des couleurs d茅sir茅s. Apr貓s avoir mieux connu leurs doigts et leurs pens茅es, nous avons commenc茅 脿 comprendre la signification de leur travail. Les collines envelopp茅es dans la brume, les villages au milieu d鈥檃rbres s茅culaires, les lacs parcourus de vagues et les fleurs d鈥檃bricotier au bord de l鈥檈au, les oiseaux qui dansent sur les branches et l鈥檋erbe couleur jade dans les champs鈥攃haque motif ainsi brod茅 est dû 脿 leurs doigts ; m錨me quand elles ne brodent pas, leurs doigts fins et agiles donnent libre cours 脿 l鈥檌magination. Ces brodeuses qui travaillent silencieusement dans leur village connaissent l鈥檌mportance de leurs doigts pour leur vie. A partir du premier instant o霉 elles ont pris l鈥檃iguille, elles ne savent m錨me plus combien de pi貓ces elles ont brod茅es. Chaque pi貓ce laisse une sensation et des traces invisibles sur leurs doigts. Regardez ce chat aux yeux brillants ou ces fleurs parfum茅es. Toutes ces oeuvres laissent des traces inoubliables. « Pouvez-vous garder ces souvenirs par vos doigts ? » La r茅ponse des brodeuses est affirmative.

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