Selon Gai Jiaotian, les jeux de manches, de l鈥櫭﹙entail et du mouchoir des artistes du Pingtan sont leurs seuls «accessoires». savamment exploit茅s pour camper le personnage et son 茅tat d鈥檈sprit. A cela s鈥檃joutent les gestes et l鈥檈xpression de l鈥檃rtiste qui donnent de la vie 脿 l鈥檋istoire racont茅e. Ayant suivi de nombreuses s茅ances du Pingtan, Gai Jiaotian ne tarit pas d鈥櫭﹍oge 脿 son propos. Et 脿 la longue, tout va 脿 merveille pour lui 脿 Suzhou. Il dit: « Avez-vous vu les 500 statues d鈥檃rhas dans le temple Xiyuan? Elles ont un visage souriant et une expression d茅bonnaire, 脿 la grande diff茅rence de celles qu鈥檕n voit ailleurs. Quant aux jeunes filles de Suzhou, elles sourient avant de parler, et elles parlent en douceur et avec musicalit茅. M錨me quand elles parlent vite, le rythme est bien m茅lodieux, ce qui les diff貓re des filles des autres r茅gions qui 茅mettent des sons criards comme une vol茅e de moineaux.» Gai Jiaotian pr茅tend que les habitants de Suzhou sont intelligents. Or, il est vrai que les artistes de Pingtan, intelligents, savent 茅veiller l鈥檈sprit par l鈥檃rt de la ballade. Le public a la conscience en 茅veil en les 茅coutant dans la salle, mais une fois dans les ruelles, il retrouve son côt茅 mesquin de petit commerçant.
Il faut reconnaître le double caract貓re propre 脿 la culture du pays des Wu: celui du grand 茅veil et celui des petits commerçants. Elle est ainsi anim茅e de grands sentiments et de petits entregents.
Le Pingtan est comme une ruelle qui m貓ne 脿 la ville antique. A travers cet art aim茅 de sa population, Gai Jiaotian a approfondi sa connaissance de Suzhou.
Si les ruelles de Suzhou vont de pair avec le Pingtan, les jardins de Suzhou se lient avec l鈥檕p茅ra Kunqu.
A l鈥檕rigine, l鈥檕p茅ra Kunqu a puis茅 son inspiration dans les jardins et gagn茅 l脿 son grand public. Class茅s patrimoine mondial culturel, tous les deux appartiennent 脿 un art somptueux et 茅l茅gant.
«A la brise j鈥檈mprunte la fraîcheur, et 脿 la lune la clart茅;
je me d茅place pour regarder les cours d鈥檈au et, assis, je contemple les rocailles.»
«Sans jardins, point de couleur printani貓re». Par l脿, on peut sentir les liens ins茅parables entre l鈥檕p茅ra Kunqu et les jardins. Le Studio des 36 Canards Mandarins dans le jardin « Humble Administration », le kiosque Zhuoying au Jardin Wangshi, ont 茅t茅 les lieux de rencontre o霉 leur propri茅taire chantait avec leurs invit茅s. C鈥檈st aussi dans un parc que, pour la premi貓re fois, nous avons connu l鈥檕p茅ra Kunqu: Des chants nous sont parvenus, nous sommes partis 脿 leur recherche et tomb茅s sur des amateurs de Kunqu qui chantaient le « Pavillon de Pivoine ». Nous nous sommes inform茅s de ce qu鈥檌ls chantaient et ils nous ont offert une partition...
Mais leur musique reste d茅sormais ancr茅e dans notre m茅moire. Curieux de savoir davantage, nous avons consult茅 des archives, sur cet op茅ra qui nous est jusque-l脿 tr貓s impr茅cis.
C鈥檈st un op茅ra d鈥檜ne beaut茅 prodigieuse, qui apparaît comme une dame tantôt dans ses plus beaux atours, tantôt l茅g貓rement maquill茅e.
Mais, quand la tradition nous r茅v貓le d鈥檈mbl茅e son r茅el visage, comme les acteurs et actrices d茅maquill茅s. S鈥檃git-il de la r茅alit茅?
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