Réforme rurale: les intérêts des agriculteurs désormais mieux protégés

Source: | 12-10-2008 14:20

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Ces dernières années, la circulation des terres agricoles a été extrêmement profitable au développement aussi bien rural et qu'urbain en Chine. Mais les agriculteurs qui ont cédé leurs droits d'exploitation n'ont généralement obtenu que la plus petite part du bénéfice. Et reste également la question délicate de mieux protéger les intérêts des agriculteurs, alors que de plus en plus de terres arables sont transférées pour une exploitation à plus grande échelle. Découvrons comment, dans la province du Sichuan, les agriculteurs parviennent à conserver l'usage de leurs précieuses terres.

L'hiver qui s'installe risque d'être fort chargé pour les agriculteurs vivant dans le comté Shuangliu de la province du Sichuan. Ces derniers mois, toutes les terres arrables exploitées sous contrat par les agriculteurs ont été re-mesurées. La plupart d'entre eux se sont rendus dans le bureau du village pour retirer un certificat officiel qui indique la surface exacte de leurs terres.

Qaund cela sera terminé, toutes les terres agricoles devront être enregistrées : peu importe qu'elle soient ensuite louées, leur usage principal - l'agriculture - ne devra pas être modifié.

La situation agricole actuelle est très différente de celle d'il y a trente ans, quand le système de contrat de responsabilité par famille apparaissait à peine.

L'urbanisation empiétait alors sur les terres agricoles, tandis que d'autres terres arrables étaient désertées.

Qin Daihong

Directeur-adjoint de la Commission de développement rural et urbain à Chengdu

"Cela fait plusieurs années que les terres agricoles ont commencé à être transférées. Mais certains cas sont inhabituels. Certaines terres ont été vendues à des promoteurs immobiliers par les chefs du village sans l'autorisation des agriculteurs, et les montants des compensations étaient bien plus faibles qu'attendu. Les agriculteurs craignent également qu'une fois que les terres soient louées, ils n'aient pas les moyens de s'assurer que les loyers soient effectivement payés, ni ceux de pouvoir récupérer leurs terres si celles-ci ne sont pas utilisées de manière appropriée."

Grâce à ces nouveaux certificats, les agriculteurs auront tout pouvoir pour décider de la manière dont leurs terres sont utilisées.

Le village de Wayao, dans le comté de Shuangliu, a été le premier à user de ce droit.

Chen Guangde

Habitant de Shuangliu, province du Sichuan

"Vous voyez tous ces documents ? Ce sont les garanties pour mes terres. Si quiconque veut les louer, il doit s'adresser à moi, et non au chef du village ou au chef du comté."

Chen a indiqué aux journalistes que le gouvernement allait fournir à chaque agriculteur une subvention annuelle de 400 yuans pour un quinzième d'hectare possédé. L'argent de la subvention ne peut être utilisé que dans un plan de retraite.

Feng Zhengchang

Habitant de Shuangliu, province du Sichuan

"Si l'usage des terres est changé après le transfert, la subvention sera annulée. Ainsi tous les agriculteurs doivent contrôler comment leur fiduciaire utilise leurs terres."

Un comité spécial a été mis en place par les villageois eux-mêmes pour résoudre tout problème apparaissant lors du processus, y compris lors de la mesure de la surface des terres. Tous les membres du comité ont été élus par les villageois.

Tang Chaoyang

Chef du village de Wayao, comté de Shuangliu, province du Sichuan

"Je n'ai aucune position dans ce comité. Ils ont le droit de prendre leurs propres décisions. C'est un processus entièrement démocratique."

Les villageois ont indiqué que les certificats permettaient de protéger 2 choses : les intérêts des agriculteurs, et les précieuses ressources que réprésentent les terres cultivées.

Qin Daihong

Directeur-adjoint de la Commission de développement rural et urbain à Chengdu

"Les agriculteurs migrant vers les villes ne vont plus avoir à craindre de perdre leurs terres. Cela va encourager de plus nombreuses personnes à louer leurs terres. Et elles vont pouvoir consacrer plus de temps à chercher un meilleur travail en ville."

Durant ces trente dernières années de réforme et d'ouverture, le développement rural a pris énormément de retard par rapport au développement urbain. Ces récentes mesures tentent de combler l'écart. La Chine ne veut plus que les agriculteurs restent les laissés-pour-compte de sa société.


Rédacteur: Liu Xinyan