Episode II: Le régime théocratique qui régit la société tibétaine 

Source: CCTV.com | 03-09-2009 11:07

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Au cours de quelques années au Tibet, Chen Zonglie prend des photos de serfs comme Tsering. Pourquoi un homme libre devient, au bout du compte, un serf appartenant à un seigneur? Cela est dû au régime théocratique qui régit la société tibétaine depuis des siècles.

Au 13ème siècle, sous la gouvernance de l'empereur Kubilay Khan, le gouvernement central administre officiellement le Tibet.

Vers le milieu du 17ème siècle, l'empereur Shunzhi nomme officiellement le Dalaï Lama, consacrant le titre et la fonction de Dalaï Lama. Ainsi, parrainé par le gouvernement central, le chef de l'école Gelugpa, une des quatre écoles du bouddhisme tibétain, devient le dirigeant suprê me du Tibet.

C'est la région d'Ali, située dans l'ouest du plateau. Couvrant une superficie de 320 mille kilomètres carrés, Ali est plus grande que l'Italie. Mais à l'époque de la Dynastie des Qing, il n'y a que deux cadres chargés des affaires administratives, un religieux et un fonctionnaire. Sans influence religieuse, c'est presque mission impossible. A cet effet, aux yeux des autorités centrales, il est né cessaire de nommer un chef spirituel comme gouverneur régional.

Le régime théocratique tibétain tire également bénéfice des autorités centrales. Il monopolise le pouvoir et les ressources terrestres de la région.

Les religieux qui croient avoir de grandes mérites dans l'établissement du régime, partagent de vastes étendues de terres qui vont aux monastères et aux moines.

Et l'aristocrate composée des seigneurs et des membres de famille des bouddhas vivants sont é galement en mesure de partager les intérêts. Ils s'engagent à rester loyal envers le régime, en é change des terres.

Et les agriculteurs, exclus dans ce partage, doivent affermer des terres pour gagner leur vie. En outre de paiement du fermage, ils sont tenus de travailler gratuitement pour les seigneurs. A la fin de l'année, ne pouvant pas payer le fermage, ils s'endettent. Les seigneurs ont recours à l'usure. Un exemple: un paysan doit à son seigneur 635 kg de céréales. Sa famille ne cesse d'acquitter cette dette pendant les 40 années suivantes.

Ces fermiers accablés de dettes sont obligés de se vendre si leurs seigneurs réclament le remboursement.

Voilà un contrat de vente. Un fermier faisant appeler Tsewang Rab-deng vend ses enfants au seigneur Dekang car il est dans l'impossibilité de payer ses dettes.

Shesrab Nyima

Erudit

"Tu appartiens à quel seigneur" était une phrase très populaire à l'époque. On n'interroge jamais un serf sur son nom, mais le nom de son propriétaire. A ce moment-là, le serf est vu comme un objet, qui peut être vendu, ou offert à d'autres seigneurs.


Rédacteur: Tao Ruogu