Dossier
La Chine célèbre en 2008 le 30e anniversaire du lancement de sa politique de réforme et d'ouverture vers l'extérieur. L'évolution survenue durant ces 30 dernières années a suscité tant en Chine qu'à l'étranger de nombreuses interrogations et réflexions.
Mao Shoulong, vice-doyen exécutif de l'Institut des politiques publiques de l'Université du Peuple de Chine, a exposé les points clé de la réforme politique, ainsi que sa future orientation, lors d'une interview accordée le 2 novembre à l'Agence Chinanews.
« Certains considèrent que la réforme politique chinoise n'a pas encore commencé, d'autres pensent qu'elle est en retard par rapport à la réforme économique. Toutefois, depuis ces 30 dernières années, la réforme politique chinoise s'est fondée sur trois points clé dignes d'attention », a affirmé tout d'abord M. Mao.
Premièrement, la Chine a réalisé l'institutionnalisation et la normalisation de la vie politique.
Selon Mao Shoulong, avant le lancement de la politique de réforme et d'ouverture, les congrès du Parti et les assemblées populaires nationales ne se réunissaient pas régulièrement. C'est au début des années 1980, a-t-il poursuivi, que la Constitution et d'autres législations fondamentales ont été successivement élaborées et lancées. « La vie politique du Parti et de l'Etat s'est ainsi engagée sur la voie institutionnelle et normale. Il s'agissait d'un point de départ important pour la politique de réforme et d'ouverture ainsi que d'une base politique pour le développement économique et social », a assuré M. Mao.
Deuxièmement, la Chine a réalisé la première transmission pacifique du pouvoir suprême de son histoire.
« De nombreux incidents sont survenus lors de la transmission du pouvoir entre la première et la deuxième générations de dirigeants », a déploré Mao Shoulong. Après la mise en application de la politique de réforme et d'ouverture, a-t-il poursuivi, la deuxième génération de dirigeants chinois a mis fin à l'inamovibilité des hauts dirigeants et a établi le système du mandat déterminé. « Les dirigeants centraux (deuxième génération), en bonne santé, ont ainsi pris leur retraite conformément au mandat. Il s'agit d'une première tant dans l'histoire du Parti communiste chinois que dans l'histoire de la Chine. Il s'agit également d'un tournant important dans le développement de la Chine », a souligné Mao.