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Depuis des siècles, la représentation en peinture des divinités Tangka est au coeur de la culture tibétaine. La popularité de ces magnifiques tableaux auprès du grand public les fait aujourd'hui sortir des monastères où ils ont été créés pour finir dans les foyers chinois. Un des maîtres de cet art tente actuellement de perpétuer la tradition en éduquant les jeunes.
Toutes ces oeuvres sont celles de Norbu Hridar, un peintre de Tangka reconnu qui a aussi pris part à d'importants projets de restauration, dont celui du Palais du Potala. L'artiste a commencé sa carrière à l'âge de 17 ans grâce aux enseignements de son grand-père. Norbu Hridar est un représentant de la 5e génération à porter l'héritage de sa famille. Mais il fait bien plus que celà.
Ces jeunes peintres sont ses apprentis. En général, ils passent 6 à 7 ans à apprendre les rudiments nécessaires pour devenir un peintre digne de ce nom. Et le maître prodigue ses leçons gratuitement.
Norbu Hridar
Maître de Tangka
"Le Tangka est une spécialité tibétaine. Ce que je veux, c'est passer cette tradition à un groupe plus large plutôt que de le restreindre à la lignée familiale. Tous mes étudiants viennent de familles campagnardes pauvres. Je ne peux pas leur demander d'argent. Quand ils auront acquis leurs techniques, ils pourront vivre de leur art."
Ce peintre a commencé jeune. Il n'a que 20 ans, mais cela fait 7 ans qu'il étudie.
Kun Chos
Peintre de Tangka
"J'aime peintre des Tangka. Je veux en faire mon métier. Mon maître est strict, mais c'est bon pour mes études. Je suis très heureux que mes peintures se vendent."
A côté des techniques, le maître est particulièrement exigeant quant au matériel utilisé. Par exemple, les pigments doivent provenir de roches minérales trouvées dans certains endroits répertoriés par les ancêtres. Selon lui, beaucoup de peintres utilisent des pigments trouvés dans le commerce moins chers et plus facile à se procurer. Mais leurs couleurs sont moins resistantes.
Norbu Hridar
Maître de Tangka
"Je pense que le problème auquel nous sommes confrontés c'est que beaucoup d'élèves du Tangka abandonnent trop vite. Ils partent au bout d'un an ou deux, et ca ne fait pas d'eux des peintres de Tangka. De plus les vieux artistes ont la vue qui baisse, et ils n'en ont plus pour longtemps. Et qui va leur succéder? Et pour combien de temps?"
Des couleurs riches, des compositions d'une grande finesse, et une sophistication poussée jusqu'à l'extrême... Tout ceci fait de la peinture Tangka une expérience esthétique inoubliable. Norbu Hridar espère que son art lui survivra longtemps après sa mort et que les artistes à venir sauront respecter la tradition dans toute son authenticité.
Wang Weisen, CCTV
Rédacteur: Liu Xinyan