Dossier
La Chine et la Russie ont signé mercredi une déclaration en cinq points sur les relations bilatérales et la coopération mutuelle.
Le président chinois Hu Jintao a participé au sommet de l'Organisation de la coopération de Shanghaï (OCS) et à la réunion des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) qui s'est tenue du 15 au 16 juin à Ekaterinbourg, dans le centre de la Russie. Il est arrivé mardi à Moscou pour une visite officielle de trois jours en Russie.
PARTENARIAT DE COOPERATION STRATEGIQUE SINO-RUSSE
M. Hu, qui effectue une visite d'Etat en Russie, a discuté de l'actuelle situation et des perspectives du partenariat de coopération stratégique sino-russe avec son homologue russe Dmitri Medvedev. Les deux dirigeants ont eu un échange de vues profond sur d'importantes questions internationales et régionales sur lesquelles ils sont parvenus à un large consensus.
Les deux parties se sont dites satisfaites du développement des relations sino-russes de l'année dernière.
La Chine et la Russie ont achevé en 2008 le travail de démarcation de leur frontière et elles ont ratifié le plan d'action visant à appliquer le traité sino-russe d'amitié, de bon voisinage et de coopération (2009-2012).
Les deux pays ont lancé des négociations intenses au niveau des vice-Premiers ministres et ont signé un accord intergouvernemental sur la coopération dans le domaine du pétrole brut.
Les deux dirigeants ont affirmé que le soutien mutuel sur les questions relatives à leurs intérêts clés est une partie importante du partenariat de coopération stratégique sino-russe.
La partie russe a réaffirmé que Taïwan et le Tibet sont des parties inaliénables du territoire chinois. La Russie ne changera jamais sa position sur les questions de Taïwan et du Tibet et soutiendra le développement pacifique des relations entre les deux rives du détroit (de Taïwan) et la réunification pacifique de la Chine.
Les deux parties ont souligné que le soutien mutuel sur les questions de la souveraineté et de l'intégrité territoriale sont d'une importance vitale. La partie chinoise a soutenu les efforts entrepris par la Russie pour maintenir la paix et la stabilité dans la région du Caucase.
SITUATION ECONOMIQUE INTERIEURE ET CRISE FINANCIERE MONDIALE
Les deux parties ont convenu que l'actuelle crise financière a provoqué des turbulences et une instabilité sur le marché financier international ainsi que dans le commerce et l'économie du monde, posant de graves difficultés pour la croissance économique des deux pays.
Les deux hommes ont indiqué que leurs pays partagent des points de vue identiques ou similaires sur l'origine de la crise actuelle et la réforme du système financier mondial et de l'institution financière internationale.
Guidés par le principe de l'égalité et des avantages mutuels, tous les pays du monde et les organisations internationales doivent forger une coopréation la plus large possible dans les domaines politique, commercial, économique et financier dans le but de surmonter la crise financière.
Il est crucial de tenter de mettre en oeuvre le potentiel maximum des diverses institutions et organisations régionales et pour augmenter la capacité de contrôle sur le marché financier.
Les deux dirigeants ont convenu de s'opposer au protectionnisme commercial à travers le monde, indiquant que le système financier mondial pendant l'ère post-crise doit être juste, équitable, inclusif et bien géré.
Ils ont ajouté qu'une nouvelle série de négociations sur la révision des quotas du FMI et sur les programmes de réforme de la Banque mondiale doit être achevée le plus tôt possible et que les marchés émergents et les pays en voie de développement doivent avoir davantage de poids et une représentation plus large au sein des institutions financières internationales.
Les deux parties ont insisté sur l'importance d'approfondir la coopération bilatérale pour la réforme du système financier mondial et dans la lutte contre la crise.
Une tendance à la baisse a été enregistrée dans le volume commercial, l'investissement et le commerce transfrontalier entre la Chine et la Russie à cause de la crise financière mondiale, ont-ils évoqué. Les deux dirigeants sont d'avis que la Chine et la Russie doivent travailler ensemble pour atténuer l'impact négatif de la crise sur le commerce et la coopération économique bilatérale.
Les deux présidents ont signé un avant-projet sur la coopération entre la Chine et la Russie en matière d'investissement, s'engageant à appliquer sérieusement l'avant-projet et encourageant les entreprises des deux pays à effectuer une coopération pragmatique dans des domaines tels que la manufacture mécanique, la construction, l'industrie légère, les transports, l'agriculture, les communications, les secteurs bancaires et de l'assurance, la technologie, l'énergie, l'industrie chimique, les forêts et les mines.
Les deux parties ont également fait de grands efforts pour mettre au point un avant-projet sur la coopération entre le nord-est de la Chine et la partie la plus orientale de la Russie ainsi qu'avec les régions est-sibériennes.
Les deux dirigeants ont demandé aux ministères concernés de leurs pays respectifs de procéder à des consultations à une date immédiate sur l'avant-projet, de sorte qu'un projet puisse être soumis à approbation lorsque les chefs d'Etat des deux pays se rencontreront à la fin de l'année 2009.
Les deux dirigeants ont également abordé les mécanismes de négociation dynamiques entre la Chine et la Russie et l'accord intergouvernemental sur la coopération pétrolière signé par les deux pays.
Les deux pays ont fait avancer la coopération globale sur le pétrole, le gaz naturel, l'énergie nucléaire et l'électricité, permettant ainsi au partenariat stratégique de coopération sino-russe d'atteindre un nouveau niveau, ont-ils indiqué.
Les deux parties ont également discuté de la coopération concernant l'énergie nucléaire, une de leurs priorités pour la coopération économique. Elles ont prévu de démarrer la seconde phase du projet de centrale nucléaire de Tianwan et des réacteurs rapides à des fins commerciales.
La Chine et la Russie doivent renforcer leur coopération mutuellement avantageuse dans la manifacture de l'aviation civile, ainsi que dans les projets connexes qui se conforment aux besoins du marché et au plan de développement de l'aviation civile, ont-ils ajouté.