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Dans cet épisode de Carnet de route, nous allons pénétrer le monde coloré des Miao du Guizhou et participer à la Fête des Soeurs, une célébration du printemps et de l’amour.
Bienvenue dans cette édition spéciale de Carnet de route consacrée à la diversité ethnique et culturelle de la Chine. En entendant le roulement des tambours et le bruit métallique de l’argent, vous devinerez peut-être que nous sommes dans le sud-est du Guizhou afin de rendre visite aux Miao. Les premières choses qui vous viennent à l’esprit en pensant aux Miao sont sûrement leurs vêtements colorés et leurs parures en argent, le riz multicolore qu’ils mangent et les montagnes vertes sur lesquelles ils vivent. Venez donc avec moi découvrir la minorité Miao.
Il y a un vieux proverbe qui dit : « l’oiseau fait son nid dans l’arbre, le poisson nage dans la rivière, les Miao vivent dans les montagnes ». En effet, ce sont les flancs mystérieux des montagnes du Guizhou qui abritent les villages des Miao, l’une des plus importantes minorités ethniques de la Chine.
Nous nous rendons aujourd’hui dans la préfecture autonome des Miao et des Dong du Guizhou, un véritable foyer de la culture authentique des Miao. Ici, vous serez surpris par la richesse des couleurs, les costumes éblouissants, les bijoux scintillants et même le riz aux couleurs de l’arc-en-ciel. Il y a bien des histoires à raconter sur les différentes couleurs vives arborées par les Miao.
Les Miao de la région construisent leurs villages près des rivières dans les montagnes. Le comté de Leishan est densément peuplé par les communautés. Le plus grand village Miao au monde compte 1000 foyers.
Mais la plupart des villages sont beaucoup plus petits. Bien souvent, un village est habité par une vingtaine ou une trentaine de familles du même clan qui forment une communauté unie. Les habitants des villages sont pour la plupart des agriculteurs ou des pêcheurs. Ils mènent une vie autosuffisante, allant de la culture de leur propre nourriture à la construction de leurs maisons. Les demeures des Miao sont en bois et sont juchées sur des pilotis de façon à s’adapter aux terrains vallonnés. Tout semble en parfaite harmonie avec la nature.
Des marches en pierres aux maisons en bois en passant par le ciel bleu, les Miao vénèrent la nature, et presque tout ce en quoi ils croient possède un esprit spécial. Au coeur d’un tel environnement, on ne peut qu’imaginer quel genre de vie mènent ces gens.
Les Miao ne possèdent pas de langage écrit, mais ils ont leur propre dialecte parlé. Leur histoire, ainsi que beaucoup de leurs traditions, se sont transmises oralement à travers les chansons, les danses et les broderies. Les chansons évoquent les fantômes et les dieux, l’amour et les pertes, la vie quotidienne et le culte des ancêtres. Les Miao chantent lors des cérémonies spéciales telles que les mariages, les naissances et les funérailles.
Voici un village Miao typique en plein coeur des montagnes. On voit bien que les maisons sont construites sur des terrains en pente. La maison derrière moi est une maison typique des Miao. Le rez-de-chaussée abrite le bétail et la volaille, les habitants logent au premier étage, et le dernier étage sert d’entrepôt. Cette maison en bois s’intègre harmonieusement dans l’environnement naturel.
Les locaux préservent la pérennité de leurs légendes en les représentant à travers leurs broderies, leurs peintures et leurs papiers découpés. Le papier découpé est un art folklorique traditionnel en Chine. Les femmes qui conçoivent ces motifs complexes connaissent très bien les légendes historiques. De simples papillons et oiseaux ainsi que le soleil sont des symboles qui rappellent au peuple Miao son histoire unique.
Les Miao utilisent astucieusement tout ce qu’ils trouvent autour d’eux afin d’enrichir leur vie. Ils utilisent par exemple le bambou pour élaborer un instrument traditionnel à vent appelé le lusheng et dont ils jouent pour célébrer les bonnes récoltes ou pour vénérer leurs ancêtres. La pièce principale de l’instrument est en métal et sert à contrôler les vibrations des différents timbres. Bien que cela puisse paraître très simple, seul un artisan expérimenté peut maîtriser la confection de cette pièce en métal.
Vous voyez, chaque plaque correspond à des notes et à des sons différents. Je vais vous donner mon micro pour que vous puissiez mieux entendre.
Voilà la note la plus grave, et ceci est la note la plus brève.
Voici donc le produit fini, avec tous les différents bâtons en bois et les pièces diverses à l’intérieur. Je pense qu’il faut souffler ici tout en bouchant n’importe lequel des trous.
On peut aussi boucher deux trous à la fois. Ca ne sonne pas très bien !