La minorité coréenne

Source: CCTV.com | 04-14-2009 10:39

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Dans cet épisode de Carnet de route, nous affrontons le froid glacial et dégustons un peu de Kimchi épicé afin de découvrir quelques-unes des coutumes de la minorité coréenne.

Bienvenue dans cette édition spéciale de Carnet de route consacrée à la diversité ethnique et culturelle de la Chine. « Anyong haseyo ! », cela signifie « bonjour » en coréen et ça nous sera utile pour la suite. Nous débutons notre séjour dans un petit village traditionnel de la minorité coréenne et nous allons découvrir le style de vie de ses habitants.

Nous entamons notre voyage là où tout a commencé. Les ancêtres de la minorité coréenne arrivèrent la première fois en Chine par la péninsule coréenne à la fin du 17e siècle. Mais ce n’est qu’à partir du 19e siècle que d’importants groupes de migrants vinrent s’installer dans le nord-est de la Chine. A l’origine, les migrants voulaient échapper à l’oppression des propriétaires féodaux de Corée, mais par la suite, la famine et la guerre provoquées par le Japon devinrent les principales causes de ces migrations.

Le fleuve Heilongjiang rend hommage à l’histoire de la minorité coréenne, il est en effet l’endroit que les premiers colons coréens ont franchi pour venir s’installer en Chine. Une fois installés, ils construisirent des habitations de style architectural coréen traditionnel qui demeurent intactes aujourd’hui encore. Les familles les plus fortunées avaient des toitures en tuiles, tandis que les plus modestes vivaient sous des toits de chaume. Personnellement, je trouve que les toits de chaume ont un certain charme suranné. Si vous avez la chance de visiter une demeure traditionnelle dans un village de la minorité coréenne, vous apercevrez probablement des bottes de piments rouges épicés qui sèchent au soleil. Les Coréens ont un gros penchant pour la nourriture épicée. Je ne m’en plains pas, le Kimchi est un de mes plats favoris !

Mais pour accéder à la cuisine, il vous faudra d’abord trouver la porte d’entrée. En effet, les portes des maisons traditionnelles ressemblent à des fenêtres. Passer sa tête à l’intérieur pour jeter un coup d’œil peut ainsi s’avérer être un petit défi.

Une fois à l’intérieur d’une maison traditionnelle, ne soyez pas surpris si vous trouvez de vieux outils et de gros pots en terre remplis de Kimchi. Parmi les appareils intéressants, on trouve en outre de vieilles pompes à eau directement reliées à des puits souterrains. Ce système intérieur d’approvisionnement en eau doit être particulièrement pratique en hiver.

Il est difficile de rater ces grands totems. Dans l’ancien temps, la minorité coréenne pratiquait le culte des totems et celui des ancêtres. De nos jours, ces pratiques relèvent plus de la tradition que de la religion. Vous apercevrez tout de même ces totems dans les villages.

Je ne suis pas sûre de savoir ce que représentent ces structures, mais si elles correspondent aux « Aobao » de Mongolie, alors je ferais bien de poser une pierre sur le dessus et de faire un vœu, juste au cas où.

Yanbian et la République Populaire Démocratique de Corée, également connue sous le nom de Corée du Nord, ont une longue frontière commune. C’est le long de cette frontière que nous voyageons, et nous pouvons la voir sur une longue distance. Les deux côtés de la frontière semblent être les mêmes, mais en regardant bien, on peut distinguer les différents styles d’architecture.

Cela n’est peut-être qu’une simple ligne, mais elle a tant de signification que je dois absolument prendre une photo que je pourrai ensuite montrer à ma famille et à mes amis.

Ah ! Je ne peux pas aller plus loin.

Cet endroit ressemble à n’importe quelle petite ville, mais ce pont, ici dans la ville de Tumen, est le pont de l’Est de la Chine, et c’est aussi la frontière avec la Corée du Nord. Donc si j’avançais encore de quelques mètres, je serais dans un tout autre pays ! Mais je n’ai pas le droit de faire ça !

La plupart du temps, c’est un petit ruisseau qui fait office de frontière entre les deux pays, et de là, on peut facilement apercevoir l’autre côté de la frontière.

Les deux peuples, c’est-à-dire les chinois et les nord-coréens, peuvent aller dans la rivière, mais ils ne sont pas autorisés à se rendre sur la berge opposée. La rivière constitue un territoire commun. Le même pont paraît différent selon le côté depuis lequel on l’observe.

C’est assez surréaliste de se trouver en Chine et de pouvoir observer trois pays différents en un coup d’œil. J’ai toujours adoré les frontières, l’endroit où deux, ou, comme ici, trois nations se rencontrent. Les influences culturelles qu’elles ont les unes sur les autres me fascinent, tout comme le paysage magnifique.

Si je regarde en bas, je vois des bâtiments à l’architecture traditionnelle chinoise et juste en face de moi, des maisons de style russe ! Ces maisons si différentes sont pourtant très proches et un dicton de Fangchuan dit d’ailleurs que « le cri matinal du coq réveillera les villages de deux pays voisins ».

C’est vraiment super, je me trouve dans la préfecture de Yanbian, à Fangchuan, et c’est ici que pas moins de trois cultures se rencontrent. Dans les rues, vous verrez des pancartes en russe, en chinois et en coréen. Juste là, c’est la Corée du Nord, et ici, c’est la Russie. Le pont là-bas est le point de rencontre entre la Corée du Nord et la Russie. C’est incroyable.