Dans cet épisode, nous séjournerons dans les montagnes de l’Altaï, sur les prairies de Narati, nous vivrons quelques jours avec les Kazakhs et nous errerons dans la ville fantôme….
Une variété de paysages pour une diversité de peuple. Bienvenue sur Carnet de route minorités éthniques.Vous connaissez peut-être la minorité kazakhe, moi pas vraiment. Et bien je vais habiter avec eux dans les prairies, dans le Nord du Xinjiang.
Notre séjour commence sur l’herbe de la prairie de Narat, au nord des montagnes Tianshan. Dans la région du Xinjiang, le climat au nord est très différent de celui du sud. Alors que la partie Nord est entourée de vertes prairies, au Sud s’étend le désert de Gobi, très aride. Le nord des montagnes de Tianshan est habité par les Kazakh. Ils sont connus pour leur vie nomade et pour leur don à mener et élever le bétail. Ce dernier est d’une grande qualité, pas étonnant quand on sait qu’il se nourrit de l’herbe verte des prairies et qu’il respire l’air frais des montagnes.
Les kazakh sont aussi de fins cavaliers, ils commencent à monter à cheval très tôt, dès qu’ils savent marcher. Quand ils voyagent, les Kazakhs transportent leur maison sur le dos de leurs chevaux et des chameaux.
Leurs maisons sont faciles à monter et démonter, elles sont adaptées à la vie nomade. Une fois qu’ils arrivent à destination, les femmes défont les paquets et montent la maison.
Les chants et les danses des Kazakhs s’élèvent dans les airs. Je ne comprends pas les paroles, mais je peux sentir toute leur joie dans leur mouvement et leur voix…
Nous avons poursuivi notre chemin sur une route serpentant dans les splendides prairies, et nous sommes passés devant plusieurs campements kazakhs.
Les Kazakhs habitent dans des huttes aux toiles peintes, et à l’armature de bois.
En traversant les prairies de Narati, je me suis prise à rêver de la vie nomade des kazakhs, voyageant d’un endroit à l’autre.
On oublie bien vite tous nos soucis dans ces lieux paisibles, je recommande la balade ! L’air est clair et frais, aucun signe de pollution. De doux effluves d’herbe entrent même dans la voiture.
C’est la balade en voiture la plus relaxante et la plus agréable que j’aie pu faire dans ma vie.
Les Kazakhs vouent un profond respect aux faucons. Pour eux, ils sont symboles de courage et de liberté. Ils les aiment aussi pour leur magnifique plumage, et ce sont de bons compagnons.
Les faucons, avec leur grâce et leur splendeur, sont le symbole des kazakhs, leurs plumes ornent les chapeaux des femmes.
Ces femmes qui portent le chapeau de plumes célèbrent le départ de leur sœur. Cette dernière se marie bientôt, elle doit quitter la maison familiale. Elles commencent par une chanson triste disant combien elles regretteront leur sœur. Ce n’est jamais évident de dire au revoir à sa sœur, surtout quand on sait qu’elle part très loin d’ici. Mais elles se rappellent aussi leur joyeuse enfance passée ensemble et elle l’exprime dans leur chant.
Dehors, le trot des chevaux qui approchent annonce l’arrivée des hommes. Ils viennent lancer une invitation à la mariée, en chantant.
Leur chanson parle de la prochaine union, et comment deux familles vont bientôt être réunies. Et puis c’est l’invitation : ils demandent à la mariée de les suivre jusqu’à la maison de son futur époux pour rendre hommage aux aînés et faire la cérémonie de mariage.
Dans le passé, plus le mariage se faisait loin et plus il était heureux. Mais d’un autre côté, si la mariée vit dans une autre communauté de nomades, elle a peu de chances de revoir sa famille un jour.
Ce mariage était magnifique! C’était surtout touchant quand ils ont commencé à pleurer, c’était émouvant. Bon et maintenant, ils entreprennent un long voyage vers la maison du nouveau couple avec la famille…et la tradition kazakh veut qu’ils emmènent avec eux des vaches, des moutons et des chevaux, ce sont des cadeaux de la belle-famille pour les aider à commencer leur nouvelle vie.
C’est un long et pénible voyage. C’est difficile de s’imaginer ce que peut penser la mariée. D’un côté elle quitte sa famille pour se rendre loin d’ici dans un endroit où elle n’est jamais allée, et elle ne sait pas ce qui l’attend. De l’autre, elle commence une nouvelle aventure, une nouvelle vie et une nouvelle famille. Leur arrivée devant la maison du marié est célébrée avec des bonbons, symbole de bonheur. Les hôtes souhaitent bonheur et réussite au couple.
La chanson parle d’une belle jeune fille venue de loin pour saluer ses beaux-parents et sa nouvelle famille.
Maintenant que la cérémonie est terminée, on va pouvoir s’amuser, et vous savez ils ont travaillé très dur toute la journée, alors ils méritent bien cette fête.
Voici la belle mariée !
Je vais me joindre à eux et faire la fête à la Kazakh !!
Les joyeuses voix des chanteurs retentissent dans les airs, et le rythme entraînant de la musique a vite fait de mettre tout le monde debout !
Ce qui est agréable dans les mariages kazakhs, c’est que vous n’êtes pas obligés de venir danser avec tout le monde, vous pouvez rester assis et écouter la musique. Les jeunes époux entament leur première danse encerclés par leur famille et leurs amis.
Notre prochaine étape, le lac de Sarim. Il se situe à 90 kilomètres au sud-ouest de la ville de Bole.
Les Kazakhs qui vivent ici se sont rassemblés en une petite communauté sédentaire, élevant leurs moutons et leurs chevaux.
Tant qu’il y a de l’eau et de l’herbe, les nomades sont heureux…
Bon, je m’accorde un jour de repos. m’asseoir et regarder paître les moutons.
ohoh! Un jeune kazakh me demande de monter avec lui. D’accord..pas facile de monter là-dessus.
Pendant qu’on galopait, Jow Hai m’a raconté un peu sa vie. Il va s’engager dans l’armée l’année prochaine, pour voir un peu plus du pays.
Du lac de Sarim, nous nous sommes dirigés vers Karamay, à la recherche de la fameuse ville fantôme. Elle est célèbre pour ses paysages époustouflants, et oui, pour avoir servi de décor à bon nombre de films. Si vous avez vu Tigre et Dragons ou bien Seven swords, vous reconnaîtrez l’endroit. Cette ville fantôme est située à 100 kilomètres de Karamay, elle est tout à fait surréaliste. Il y a 100 millions d’années, cet endroit était un lac entouré d’arbres et où vivaient toutes sortes d’animaux. De nos jours, c’est un désert parsemé d’étranges formations rocheuses résultant de l’érosion. Lorsque le vent souffle ici, c’est assez souvent, et qu’il passe à travers les dédales de pierres, on croit entendre le hurlement des fantômes ou bien le glapissement des loups, d’où ce nom de la ville des fantômes. Cette appellation peut faire froid dans le dos, mais en réalité cet endroit n’a rien d’effrayant, c’est plutôt fascinant de se trouver ici, environné de toutes sortes de formes : des palais, des pagodes, des châteaux... on peut laisser aller son imagination.