Source: CCTV.com | 04-07-2009 10:48

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Dans cet épisode, nous irons à la découverte des plus vieilles grottes de Chine, nous ferons nos achats en compagnie de nos amis Ouïgours dans Kashgar et nous écouterons une variété de formes musicales.

Une diversité de paysages pour une variété de peuples. Bienvenue sur Carnet de route spéciale minorités, je vous invite à faire la route avec moi de Kuqa à Kashgar. Peut-être connaissez-vous les coutumes des Ouïgours dans le Xinjiang, mais quelles sont leurs origines ?Qu’est-ce qui les a influencés ?Allons voir ça !

Le Xinjiang est la province la plus étendue de Chine, avec des conditions géographiques uniques et un grand héritage culturel. Au Sud de la montagne Tianshan du Xinjiang se trouvent un grand nombre de villes habitées par des Ouïgours.

Dans le passé, ces villes se situaient sur le passage de la route de la Soie. A l’époque, la route de la soie se divisait en trois à partir de l’extrême ouest du couloir de Hexi. Dans cette zone, de nombreux royaumes ont prospéré. L’un d’eux était le royaume de Qiuci, connu aujourd’hui sous le nom de Kuqa.

Kuqa se situe au sud du Xinjiang, aux pieds de la montagne Tianshan, dans le sud. Kuqa est un mot Ouïgour qui signifie « centre de communication ».

Dans Kuqa se trouve un ensemble de grottes, ce sont les plus anciennes, les plus vastes et les plus à l’ouest des grottes de Chine : Ce sont les grottes Kizil des Mille Bouddhas.

Les peintures murales qui couvrent les parois des grottes sont d’influence clairement indienne, on peut le noter dans les détails des vêtements et dans les poses particulières des personnages. Une grande partie de ces peintures sont plus précisément de style Gandhara, qui est un mélange entre l’esprit bouddhiste indien et l’art Grec.

Le débat est toujours ouvert pour savoir quand exactement le bouddhisme a été introduit en Chine. Mais la majorité des chercheurs s’accordent à dire que c’est au 1er siècle que le bouddhisme est entré dans le Xinjiang, et qu’à partir de là il s’est répandu dans toute la Chine.

Il y a quelque chose de typiquement Grec dans ces longs visages, ces nez fins, les barbes et les robes peintes sur ces parois. Dans sa représentation de la légende bouddhiste, l’art du Gandhara utilise un grand nombre de motifs et de techniques issues de l’art classique romain, en particulier les volutes des vignes, des chérubins tenant des guirlandes, des tritons et des centaures. La symbolique quant à elle reste résolument Indienne.

Ces fresques sont d’une beauté….Et c’est incroyable de se dire qu’elles ont 2000ans. De ce côté, 22des voleurs sont malheureusement passés par là. Pourquoi les gens font ça ? L’art est fait pour être partagé, non ?Et on m’a dit que ces cavités ici permettaient de tenir les statues à leur place, et en cas de catastrophe naturelle elles ne bougeaient pas. C’est vraiment dommage qu’on ne puisse pas les voir..

Mais ces fresques n’évoquent pas seulement des thèmes et des légendes bouddhistes, on peut y voir des scènes de la vie quotidienne, des montagnes et des rivières des régions occidentales, des animaux, des oiseaux et d’anciennes architectures. Il est aisé de s’imaginer quelle était la vie ici dans le passé, juste en observant ces fresques.

Si on se fie à ces bas-reliefs, la danse et le chant avaient une place très importante dans la vie des habitants de Qiuci. Le célèbre moine Xuan Zhang de la dynastie Tang aurait même dit : « de tous les pays que j’ai visité, aucun n’égale pour sa musique celui de Qiuci ». On raconte aussi que l’empereur Tang a passé 5 jours et 5 nuits à écouter de la musique de Qiuci. Cette musique a connu en effet un énorme succès pendant la dynastie Tang. Ces peintures sont autant de témoignages inestimables des chants et des danses ancestrales. Et bien au-delà, elles servent de référence pour ceux et celles qui cherchent à faire revivre ces arts disparus.

J’ai fait la rencontre de deux danseuses qui m’ont révélé que ces danses traditionnelles avaient été recrées à partir des fresques. Elles m’ont même montré quelques mouvements.

Cette danse évoque l’histoire des divinités féminines, les apsaras, qui flottaient dans les airs, comme elles sont dépeintes sur les parois. Les mouvements sont gracieux et fluides. Mais ce qui m’a touché le plus, ce sont bien les efforts et le temps qu’il a fallu pour pouvoir recréer ces danses ancestrales.

L’ancienne demeure du dernier roi de Kuqa est plus que spectaculaire! Ce titre de Roi fut donné à ses ancêtres comme signe de gratitude pour leurs bons et loyaux services envers l’empereur de la dynastie Qing. Et même si le roi Uho n’est plus vraiment un roi, on l’appelle souvent « Lao wang ye » ou « vieux roi ». Allons voir si je peux le rencontrer.

Il y a quelqu’un?

Bonjour !

Je suis très heureux de vous rencontrer, bienvenue !

Quel âge avez-vous ?

81 ans

que faites-vous tous les jours ?

Je vais faire une promenade tous les matins…c’est la première fois que vous venez à Kuqa?

oui

Vous êtes la bienvenue ! Restez ici quelques temps pour visiter.

Merci !