Préfecture autonome de Nujiang

Source: CCTV.com | 04-02-2009 10:49

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Nujiang est une contrée mystérieuse et ancienne. C’est une terre qui ne laisse personne indifférent et où la nature est particulièrement généreuse. C’est aussi la terre d’accueil de nombreuses minorités ethniques de Chine.

Animateur : Chen Lei

Bienvenue dans cette édition spéciale de Carnet de route consacrée à la diversité culturelle de la Chine et à ses minorités ethniques. Nous sommes dans la province du Yunnan, où nous allons marcher le long du fleuve et aller de village en village. Au cours de ce périple, nous allons vous faire découvrir toute la beauté de la Chine et explorer son plus grand canyon.

Le canyon, connu sous le nom de la Grande Gorge du Fleuve Nu, est une véritable merveille de la nature. Il s’agit du deuxième plus grand canyon au monde après le Grand Canyon du Colorado aux Etats-Unis. Ceci dit, j’ai mes doutes. De nombreuses falaises ici s’élèvent en effet à plus de 3000 mètres, une hauteur dont le Grand Canyon ne peut se vanter. Quant au fleuve, il porte bien son nom. « Nu » signifie en effet « colère », un mot qui dépeint parfaitement bien le grondement de ses rapides et le bruit assourdissant de ses vagues. Le fleuve prend sa source au cœur des pics enneigés du Plateau Qinghai-Tibet, et serpente sur 1500 kilomètres à travers le Sud-Ouest de la Chine, avant de rejoindre le territoire de Myanmar. Le fleuve Nu a défié les grandes montagnes qui s’érigent devant lui en creusant son chemin, d’où la présence du canyon.

Le canyon est d’autant plus magnifique qu’il abrite de nombreuses minorités ethniques. Il est difficile d’imaginer un autre endroit au monde doté d’une telle variété de dialectes, de costumes et de croyances. La seule chose que les gens semblent avoir en commun ici, c’est la conviction de vivre en paix.

La ville de Liuku se situe à l’extrémité sud de la Gorge du Fleuve Nu. C’est ici que débute mon expédition vers le nord.

Voici l’une des gares les plus importantes, c’est un véritable centre de transports. On peut y prendre le bus, le taxi, n’importe quel moyen de locomotion qui existe dans cette ville de Liuku. Et vous pouvez ainsi parcourir tout le chemin jusqu’à Bingzhongluo. C’est la ville où nous allons, et c’est à environ 6 heures de route. Si vous avez de l’argent, vous pouvez y aller en taxi, cela vous coûtera environ 600 yuans. Sinon, le bus est beaucoup moins cher. Vous pouvez aussi y aller par l’autre côté, par Baoshan, près de l’aéroport. C’est moins cher et moins long aussi, c’est seulement à deux heures et demie d’ici. Du coup, je dois me décider et choisir un chemin. Je vais aller demander tous les prix pour pouvoir comparer et me décider.

Capitale de la préfecture autonome Lisu de Nujiang, Liuku est très bien desservie par les réseaux de transports et fournit un accès facile aux nombreux villages de la préfecture. Je connais déjà les noms des 4 comtés qui composent la préfecture : il s’agit des comtés de Lushui, Fugong, Lanping et Gongshan. Mais il est clair que j’ai encore beaucoup à apprendre sur cette région au charme incontestable.

Il y a une chose que je dois vous dire. Vous devez vous préparer à faire un très long voyage. Car pour aller d’un endroit à l’autre, il faut environ 5 ou 6 heures de route. Essayez de ne pas vous endormir, restez éveillés et regardez autour de vous. Tout au long de la route, il y a énormément de magnifiques paysages. Le voyage est long car il faut se rendre sur les montagnes, et on doit donc les parcourir les unes après les autres. Prenez un jour ou deux, et vous pourrez vraiment apprécier le voyage. Vous devez prévoir beaucoup de temps, ok ? Le trajet est trop long, je suis fatigué.

Nous arrivons dans la vaste prairie de Dayangchang, notre première étape. Dayangchang se situe à environ 4000 mètres d’altitude, dans les montagnes, où se rencontrent les trois comtés de Lanping, Lijiang et Weixi. Dayangchang est réputée pour sa beauté naturelle et le peuple étonnant qui occupe ses terres. Ce sont les Pumi, moins de 30 000 d’entre eux vivent le long du canyon et à Lijiang, à l’est. Autrefois, les Pumi étaient des bergers qui parcouraient les grandes prairies du Plateau Qinghai-Tibet. Mais au cours des siècles, ils se sont établis en tant qu’agriculteurs et artisans.

On m’a dit que « Pumi » signifie « blanc ». Je suppose que ce nom a été choisi parce qu’il évoque la pureté. Je ne me rappelle pas avoir entendu de chants ni vu de danses qui transmettent une telle joie. Il faut dire que le chant et la danse ont toujours fait partie intégrante du style de vie des Pumi.

Voici un kouxian, c’est l’un de nos instruments populaires. Il y a trois morceaux de bambou dans le tube. Nous jouons de cet instrument au coin du feu à la maison lorsque nous sommes contrariés. Quand nous sommes heureux, nous chantons et dansons.

Le kouxian nous aide à reprendre courage.

Les anciens disent que les amoureux en jouent pour exprimer de simples mots d’amour.

Symbole de la culture traditionnelle des Pumi, le kouxian est davantage un instrument conteur de l’histoire qu’un messager de l’amour. Il y a bien longtemps, les Pumi étaient des nomades qui arpentaient les prairies vers le nord du Plateau Qinghai-Tibet. Lorsque de redoutables envahisseurs arrivèrent du Nord, les Pumi ont préféré partir vers le Sud plutôt que de se battre. Apparemment, le son du kouxian accompagnait toujours leurs balades.