Dans cet épisode de Carnet de route, je vous emmène dans l’ancienne ville de Lijiang, dans le Yunnan. Nous partons à la rencontre de la magnifique ethnie des Naxi, des mystérieuses montagnes de Yulong et des prairies de Yun Shang Ping.
animateur, Chen lei
Les paysages de la Chine sont aussi variés que son peuple. Bienvenue sur Carnet de Route «spécial minorités». Bienvenue sur la montagne de Neige du Dragon de Jade, un exemple parfait d’harmonie entre les hommes et la nature. Et en plus de ces paysages grandioses, se trouvent des peuples magnifiques, tels que les Naxi, qui vivent au cœur de ces montagnes.
Lijiang est lové au pied de la montagne enneigée de Yulong, dans le nord ouest du Yunnan. Cette ville était l’une des plus célèbres de Chine il y a un millénaire. Elle a été fondée par des tribus nomades et en 1253 le grand chef mongol Kublai Khan y établit une garnison. Ce point d’ancrage dans le Yunnan lui permit d’avancer plus au sud dans sa conquête, jusque dans le comté de Dali.
De nos jours, ce sont près de 188 000 Naxi qui vivent dans le canton de Lijiang. Ils représentent environ 60 pour cent des 325 000 habitants du district. Pour le reste, ce sont en majorité des Han, des Bai, des Lisu, des Pumi et des Tibétains. Au total, ce sont 12 ethnies qui vivent à Lijiang. Les minorités non Han constituent 83 pour cent de la population.
Le village de pierre Baoshan se trouve au nord de Lijiang, à quelque 110 kilomètres de l’ancienne ville. Ce village de pierre est construit sur un énorme roc, non loin d’une rivière appelée Jinsha, à une altitude comprise entre 1600 et 4600 mètres. Ce village abrite une centaine de familles Naxi, vivant au milieu des montagnes et des falaises. Il n’y a qu’une voie qui mène au village, à travers les montagnes, une porte de pierre montre le chemin vers la rivière Jinsha.
Vu de loin, ce village de pierre ressemble à un bonsaï dans son pot de céramique… En m’approchant, j’ai rencontré de sympathiques villageois, mais j’ai ressenti aussi leur profonde indépendance face au reste du monde.
C’est un joli petit village….Je vais m’asseoir..Une jolie ville, il n’y a que 108 foyers ici. Tout le monde me remarque. Il n’y a pas d’étrangers. Je suis le seul ici. Ils sont tous un peu timides face à la caméra. C’est la première fois qu’ils voient une caméra. En fait, quand on ne filme pas, tout le monde est tranquille. Ils discutent sans problèmes et nous invitent chez eux . C’est tranquille… mais là, ils n’aiment pas la caméra.
Ils sont plus intéressés que moi ! Ça me rappelle quelque chose : quand on habite dans un endroit, on oublie vite le paysage qui nous entoure, même quand on habite dans un très bel endroit comme ici. On prend une photo et on leur montre.
Alors que je continuais à avancer dans la ville, un homme m’a interpelé. En fait il voulait me montrer ses créations. Il m’a expliqué que quand il n’est pas aux champs, il aime sculpter ces figurines de bois.
Un artiste local!
Ces bâtiments et ces maisons sont typiques, dans ce petit village. Ils appellent ça des maisons ‘Hesik’. Ça veut dire que les gens habitent si près l’un de l’autre que vous pouvez presque serrer la main à votre voisin ou même toucher le toit de sa maison. Et vous voyez passer les gens vraiment près. Les maisons sont collées l’une à l’autre.
Le village de pierre n’est pas un château construit sur une roche, mais une ville bâtie sur un gigantesque rocher. Et ces maisons ne sont pas le seul exemple de l’utilisation qui est faite de la pierre et de la roche dans cette ville. Des gens utilisent la pierre pour faire les colonnes de leurs maisons, d’autres taillent des bureaux et des tables dans la pierre, et d’autres forment des cuves, des ustensiles de cuisine et même des lits dans la pierre. La pierre est un élément quotidien dans ce village, si bien que son aspect est lisse et poli.
Tous les bâtiments de ce village de pierre ont été faits à la main. Chaque pierre et roche utilisées sont transportées à dos d’homme. Parfois seulement ils utilisent un cheval pour le transport.
La ville de Shuhe a été construite sur le flanc de la montagne, et face à la rivière. En réalité, ce sont deux rivières qui passent véritablement à travers le village. En effet, les villageois ont construit des canaux qui desservent chaque maison. Les rivières, les canaux et les routes parcourent la ville qui ressemble alors à un rayon de miel. Les murs des maisons sont taillés dans la pierre des montagnes environnantes.
Pour les Naxi, l’eau est synonyme de vie. C’est très important pour eux. C’est pourquoi ils s’installent toujours dans un endroit près de l’eau. Ou alors ils amènent l’eau dans leurs villages. On peut voir un style spécial ici. L’eau est acheminée dans trois endroits différents, à partir d’un seul courant. Dans une partie du bassin, on boit l’eau ou on se lave. Dans l’autre, ils lavent leurs aliments, et dans le dernier, on lave tout le reste. Voilà pourquoi on trouve ces bassins un peu spéciaux.
Comparé à Lijiang, les maisons ici sont encore plus naturelles. Au centre de Shuhe, se trouve une place avec un marché, que l’on appelle, naturellement, la place du marché de Shuhe. C’est très agréable de se poser là, d’admirer ces scènes d’un autre âge et de regarder passer les touristes.
On repère très vite les femmes Naxi qui habitent à Lijiang, grâce à leur costume. Le bleu, le blanc et le noir sont leurs couleurs favorites. Le costume typique des femmes Naxi se compose d’une robe ample aux larges manches avec un gilet, un pantalon, un tablier froncé et une paire de chaussures en forme de barques. Le col, les manches et le devant de leur costume sont brodés de motifs floraux. Souvent, elles portent aussi une cape en peau de mouton où sont brodés 7 ronds. Ces 7 motifs symbolisent les 7 étoiles qui représentent le remarquable talent et l’assiduité des femmes Naxi dans leur travail.
En se promenant dans les rues de Shuhe, vous pourrez ressentir cette ambiance caractéristique d’une vieille ville en développement. Il y a là un mélange fascinant entre la culture et la tradition Naxi et des signes de modernité, comme les cafés Internet, les cafés et les bars.
Les visiteurs qui entrent dans l’ancienne Shuhe ont plusieurs choix pour passer le temps : surfer sur Internet, bavarder, ou tout simplement lire un livre.