Source: CCTV.com | 03-23-2008 16:53
Aujourd’hui, dans la rubrique Chine Olympique, nous vous présentons l'équipe chinoise féminine de water-polo. Pendant longtemps, ce sont les athlètes européens qui ont excellé dans ce sport. Mais ces dernières années, la prestation des joueuses de l’équipe nationale chinoise est devenue de plus en plus remarquable. Cette équipe, fondée en 2004, s’est classée deuxième aux championnats du monde juniors de l’année dernière. Et cette année, l’équipe chinoise féminine de water-polo participera pour la première fois aux Jeux Olympiques.
Si on recherche des informations concernant l’équipe chinoise féminine de football sur internet, on obtiendra plus de deux millions de résultats ; mais si on recherche celle de water-polo, on n’en obtiendra à peine quatre-vingt-dix mille. Bien qu'elles représentent toutes les deux la Chine, l’équipe de water-polo attire donc beaucoup moins d’attention que l'équipe de football.
Le centre de natation Fukang, qui se situe dans la rue de Fukang de Tianjin, est la base d’entraînement de l’équipe chinoise féminine de water-polo. Ici, on voit toutes les jeunes joueuses de l'équipe. Bien qu’elles paraissent un peu indolentes au cours des exercices d’échauffement sur le bord, elles deviennent tout de suite dynamiques en sautant dans l’eau. La natation étant pour la plupart des joueuses leur disciplie d’origine, la nage ne constitue pour elles qu'une formalité. Mais le water-polo possède ses propres caractéristiques. Bien nager ne suffit pas. Pendant un match, qui dure une demi-heure, aucune partie du corps des joueuses ne peut toucher le rebord ou le fond de la piscine. Par conséquent, elles doivent maintenir leur équilibre bougeant sans cesse les jambes.
Bien que l’entraîneur ait le droit d'effectuer des changements au cours d'un match, pour garder l’équilibre de toute l'équipe le plus longtemps possible lors des Jeux Olympiques, les joueuses doivent s'entraîner à battre des jambes dans l'eau chaque jour pendant plus d’une heure. Les filles prennent cela très au sérieux, mais l’entraîneur en chef Pan Shenghua n’est pas toujours satisfait.
Pan Shenghua, entraîneur en chef
"Vite, il faut aller plus vite ! Ne gaspille pas ton énergie. C'est encore trop lent."
Pan Shenghua, ancien joueur de water-polo et entraîneur de l’équipe chinoise masculine, a beaucoup d’expérience dans l’enseignement, ce qui lui a permis de devenir le premier entraîneur en chef de l’équipe féminine de water-polo, lors de sa fondation en 2004.
Pan Shenghua, entraîneur en chef
"En fait, avant la fondation officielle de l'équipe, j’ai commencé pour la première fois à former les joueuses en juillet 2004. A cette époque, elles étaient encore au niveau amateur. Plus tard, le directeur m'a demandé mon avis. Je lui ai dit que c’était une nouvelle discipline dans notre pays, que je la pratiquais autrefois et que je voulais bien essayer."
En décidant d'essayer, M. Pan a en fait pris la responsabilité d'une équipe nationale. Mais choisir les joueuses était un grand problème pour lui. Il faut au moins 4 à 10 ans pour qu'un joueur de water-polo mûrisse en technique et en expérience. Mais à ce moment-là, il ne restait que 3 ans avant les JO de Beijing. Entraîner les joueuses avec des exercices classiques aurait évidemment été infructueux.
Pan Shenghua, entraîneur en chef
"Le water-polo est avant tout une discipline aquatique qui demande un esprit d'équipe. Donc, quand nous avons choisi les joueuses, nous avons pris en considération beaucoup de critères tels que la taille et la vitesse. Nous avons préféré des joueuses qui excellaient en natation."
Bien que les joueuses choisies remplissaient les conditions en taille et en nage, la plupart n'avaient jamais pratiqué ce sport. Donc, au début, c’était une équipe qui ne savait pas comment jouer au water-polo.
Pan Shenghua, entraîneur en chef
"En tant qu’entraîneur professionnel, je considérais que le niveau des joueuses n’était vraiment pas élevé. Parce qu’au début, elles ne connaissaient rien à ce sport et ne savaient pas comment jouer. Il fallait commencer l'entraînement par le B-A-BA."
Il fallait tout reprendre depuis le début. Par conséquent, outre les exercices tactiques, chaque jour, les joueuses faisaient aussi de longs entraînements de base. Leur difficulté s’élèvait progressivement, mais les joueuses les prenaient toujours très au sérieux. Bien que tous les membres de l'équipe s’efforçaient de bien jouer, lors de la première participation aux compétitions internationales en 2005, leur manque d'expérience leur a été fatal.
" Dans le premier match face à la Russie, nous avons perdu 15-6."
"L’écart de points lors de ce premier match contre l’équipe russe n’était pas encore trop catastrophique. Mais le résultat contre l’équipe américaine a été de 1 contre 18, une lourde défaite. Au cours de cette rencontre, nous nous sommes vraiment données à fond, mais sans succès."
Cette année-là, il y avait 15 équipes qui participaient aux Championnats du Monde. La jeune équipe chinoise ne s'était finalement classée qu'à la 14e place. Mais malgré la défaite, les joueuses n'ont pas baissé les bras. Au contraire, elles ont redoublé d'efforts dans leurs entraînements pour réduire l’écart avec les équipes fortes telles que celle des Etats-Unis.
"Il n’y avait pas de comparaison possible entre nous et les équipes très fortes. Notre équipe a été fondée tard, et il ne restait que peu de temps avant les JO de Beijing. Nous devions profiter au maximum des jours à venir pour les entraînements."
Pour ne pas perdre de temps, il fallut augmenter la quantité d’exercices et rendre plus efficaces les entraînements. Chaque matin, au cours des exercices de force physique, l’entraîneur Pan Shenghua demande aux joueuses d’accomplir toutes les épreuves dans le temps prévu. Lors des JO de 2008, la plupart des adversaires de l’équipe chinoise seront des équipes européennes ou américaines dont les membres sont pleins de vigueur. Donc, renforcer la résistance physique est aussi une mission très importante pour les joueuses chinoises.
Dans l’eau, si on n’a pas de force, il est possible qu’on éprouve de grosses difficultés à se mouvoir, à cause de la résistance de l'eau. Il faut avoir de la force pour bien jouer au water-polo. Cette condition est une base élémentaire. Savoir nager aussi. Sans force physique, ce sport devient très difficile.
Pour obtenir une performance excellente, il ne suffit pas de faire sans arrêt des efforts acharnés dans les entraînements. Accroître son expérience dans les compétitions est aussi très important pour l’équipe chinoise. Et comme les occasions d'échanger les techniques et les expériences avec d'autres équipes ne sont pas légions, un match de confrontation au sein de l'équipe chinoise se tient tous les deux jours. Et les joueuses le prennent comme une compétition réelle. Dans ce genre de match passionné, il est inévitable que les membres se blessent. Ce jour-là, la joueuse Sun Yating s’est écorché le nez dans le match. Mais un petit soin , et elle resaute à l'eau.
Sun Yating
"Quand on se dispute la balle, c’est normal d’être blessée ou que les autres nous fassent mal. Au moment même, c’est vraiment douloureux. Mais quand on revient au match, on oublie la douleur.
Grâce à ces entraînements de haute intensité et à une volonté invincible, l’équipe chinoise féminine de water-polo a fait de grands progrès ces deux dernières années. Au cours des compétitions du 12e championnats du monde de qualification en Asie en 2006, l’équipe chinoise a remporté un match et a fait deux nuls. Bien qu’aux championnats du monde en mars 2007, cette équipe ait été battue par les équipes russe, espagnole et allemande, les joueuses chinoises ont recueilli beaucoup d’expériences précieuses. Et à travers ces grandes compétitions, elle sont aussi devenues plus confiantes. En juillet de la même année, aux championnats du monde juniors, l’équipe chinoise de water-polo a remporté une série de victoires et est parvenue jusqu'en finale. Ce qui est regrettable, c’est qu'elle a été battue par l’équipe australienne 6 contre 8 et s’est donc classée deuxième. Yang Jun a remporté le titre de « meilleure gardienne ». Mais face aux louanges et félicitations de tous les milieux de la société, l’équipe s'est révélée très calme.
Pan Shenghua, entraîneur en chef
"Il faut traiter cette affaire avec objectivité. Aux championnats du monde juniors de l’année dernière, nous avons fortement progressé, tant dans le domaine des performances qu'au classement. Mais ceci concernent les groupes du même âge."
"Nos rivales étaient des juniors. Bien que nous ayons le même âge, lors des Jeux Olympiques de Beijing, nous nous disputerons les médailles avec des joueuses seniors qui jouent au water-polo depuis une dizaine d’années. Mais nous, nous n’y jouons que depuis quelques années. Donc, il nous faut nous exercer. Ainsi, nous aurons la chance d’obtenir un bon résultat."
Tous les membres de l’équipe chinoise féminine de water-polo espèrent voir leurs efforts récompensés par un bon résultat. Bien que 2008 ne soit que leur première participation aux Jeux Olympiques, on sait que la première fois est souvent synosyme de percée et d'innovation. Et une telle équipe gagne souvent à la faveur d'un miracle.
A Los Angeles en 1984, l’équipe chinoise féminine de volley-ball participait pour la première fois aux Jeux olympiques. Et elle avait vaincu en finale l’équipe américaine qui était alors n°1. A Atlanta en 1996, l’équipe chinoise féminine de football apparaissait pour la première fois sur le terrain des Jeux Olympiques. Et après une série de victoires, elle avait concédé la défaite en finale contre l'équipe américaine et s’était finalement classée à la 2e place. A Beijing en 2008, les filles de l’équipe chinoise de water-polo participeront pour la première fois aux Jeux olympiques ; elles espèrent faire une prestation excellente devant le monde entier et remporter une place d'honneur pour la patrie.
Rédacteur: Baiyun