Dossier
« L'Europe et l'Asie ont de nombreux points en commun, de même qu'elles sont confrontées ensemble à divers problèmes. Le prochain sommet Asie-Europe travaillera pour le règlement de ces problèmes en essayant d'établir une plate-forme utile aux deux parties leur permettant d'écouter l'une l'autre et de se communiquer. », a déclaré Serge Abou, chef de la délégation de la Commission européenne en Chine, en donnant son appréciation sur le septième Sommet Asie-Europe qui s'ouvrira le 24 courant à Beijing, lors d'une interview exclusive accordée à notre correspondant.
Serge Abou a évoqué les particularités du prochain sommet en les résumant en trois points : Primo, c'est le lieu de sa tenue. Il a indiqué que le choix de la capitale chinoise Beijing en tant que ville où aura lieu cet événement important revêt une grande signification symbolique. Car la tenue de ce sommet est justement après la remarquable réussite de l'organisation des Jeux Olympiques de Beijing qui démontre la grande influence internationale de la Chine et c'est également justement au moment où celle-ci joue un rôle de plus en plus important sur la scène politique internationale et dans le développement économique mondial. Dans notre monde actuel, la Chine est non seulement un important participant à l'économie mondiale et au commerce international, elle figure également parmi les principales forces contribuant à la pais mondiale, car elle joue un rôle important dans de nombreuses affaires internationales, dont le règlement du problème nucléaire nord-coréen ; Secundo, c'est son importance. Serge Abou a indiqué que vu du nombre et du rang des dirigeants qui participeront à ce sommet, on peut dire qu'il sera le plus important dans toute son histoire et également un sommet dans lequel on place une grande espérance, car 45 dirigeants d'Etat seront présents : ceux de vingt sept pays d'Europe et ceux de dix-huit pays d'Asie ; Tertio, c'est le moment de sa tenue. Sa tenue vient justement après la violente explosion de la crise financière mondiale et il est apparu en même temps dans le monde une inquiétude de plus en plus grave en ce qui concerne la sécurité céréalière, ainsi que les problèmes au sujet de l'énergie, de l'environnement et du réchauffement climatique. Il a souligné qu'à l'heure actuelle, de nombreux problèmes sont à étudier pour y trouver une solution, c'est pourquoi la réunion à Beijing de parties de dialogue représentant près de 60% de la population mondiale et de 60% du commerce international sera une réalité, laquelle vue d'elle-même, constitue un garnd succès.
Serge Abou a fait l'éloge des préparatifs du sommet, lesquels selon lui sont tout-à-fait excellents et remarquables. Il a insisté sur le fait que le sommet constitue un important dialogue entre les chefs d'Etat et de gouvernement des pays des deux grands continents de l'Europe et de l'Asie. Pour assurer la réussite du sommet, le Comité préparatoire et les quatre coordinateurs qui représentent respectivement les deux parties européenne et asiatique ont mené de nombreux préparatifs minutieux et détaillés au sujet de l'ordre du jour, de l'organisation et de la coordination.
En parlant du rôle dudit sommet, il a souligné que les deux parties européenne et asiatique ont besoin toutes les deux d'assurer la sécurité céréalière et la stabilisation des prix des matières premières, dont ceux de l'énergie. Elles désirent réaliser ensemble l'objectif du développement durable et souhaitent empêcher l'exploitation et l'utilisation excessives des ressources naturelles et la détérioration de l'environnement. Le sommet Asie-Europe procure aux deux parties une bonne occasion et un bon espace leur permettant de procéder, dans une ambiance caractérisée par la franchise et l'égalité, à l'échange de vues et d'idées, à la coordination de position, à la compréhension mutuelle et à la proposition d'idées perspicaces et prévoyantes. Il a poursuivi en indiquant que dans la situation actuelle où le monde a un besoin urgent d'idées et de propositions constructives, le sommet, en tant qu'un mécanisme de discussion et de négociation efficaces, est devenu un forum d'échange d'idées et de pensées qui suscite l'intérêt du monde entier.
En ce qui concerne les nouveaux progrès enregistrés dans la coopération entre l'Asie et l'Europe, Serge Abou a indiqué que dans le domaine économique, le volume commercial Europe-Asie a déjà dépassé de loin celui de l'Europe et des Etats-Unis et qu'il occupe une place prépondérante dans le commerce mondial. La circulation dans les deux sens des investissements européens et asiatiques ont été extrêmement considérables ces deux dernières années. D'autre part, les deux parties ont adopté une série de mesures positives dans divers domaines, dont échange de touristes, d'étudiants et de chercheurs et pour promouvoir les échanges populaires. L'Asie est devenue la première destination touristique des touristes européens, alors que de son côté, l'Europe est devenue le premier choix pour un grand nombre d'investisseurs et d'étudiants des pays d'Asie. Sur le plan politique, les rencontres au sommet sont devenues de plus en plus fréquentes entre les dirigeants des pays de l'Asie et de l'Europe, tandis que qu'ils partagent de plus en plus les mêmes points de vue et renforcent davantage leurs liens de coopération. L'Union européenne a non seulement établi des liens resserrés avec les pays d'Asie, elle a de plus réalisé le contact régulier et la consultation périodique avec ces pays dans le cadre de conférences et de réunions entre les deux parties.
Il a fait remarquer que ces dernières années, il est intervenu des changements internes au sein des deux grands continents d'Europe et d'Asie : l'Europe poursuit son processus d'intégration et l'Asie a renforcé sensiblement sa coopération régionale. Les pays asiatiques conjuguent de plus en plus leurs efforts et se consultent plus fréquemment en vue de régler leurs problèmes financiers, monétaires et économiques, tandis que leurs échanges commerciaux deviennent de plus en plus actifs et dynamiques et qu'ils projettent d'établir des régions de libre-échange. Il insiste sur le fait que le développement et le progrès rapides des pays d'Asie répondent entièrement à la conception multipolaire du monde préconisée en commun par l'Europe et la Chine.
En répondant à la question posée par notre correspondant au sujet de l'importance de la coopération Asie-Europe pour la promotion du multilatéralisme dans le monde et du respect de la diversité de la civilisation mondiale, il a dit : « Cela est extrêmement important, et surtout aujourd'hui au moment de la mondialisation, car il s'avère maintenant que la coopération entre l'Europe et l'Asie est non seulement nécessaire, mais urgente également. ». Il a ajouté : dans notre monde actuelle, l'interdépendance des pays se renforce davantage et en cas où il se produit une crise et une maladie dans un pays, celles-ci s'étendront et se transmettront rapidement dans un autre pays ou territoire. Dans cette situation-là, il faut renforcer davantage la discussion et la coopération bilatérales ou multipartites. Quant au respect accordé et au rôle à faire jouer à l'ONU et au mécanisme multipartite international, l'Europe et l'Asie ont de nombreuses tâches à accomplir en commun. Les deux parties doivent gérer, contrôler et mener à bien conjointement leurs bines en commun : la paix, la sécurité et la santé. Il a ajouté que malgré la différence qui existe quant à la conjoncture historique et à la tradition culturelle entre l'Europe et l'Asie, mais elles peuvent se respecter réciproquement et désirent l'une comme l'autre renforcer sur cette base-là leur échanges et leur compréhension et s'éduquer et s'enrichir l'une auprès de l'autre par le biais du dialogue et de la coopération.
Serge Abou a dit pour conclure qu'il est persuadé que le prochain sommet Asie-Europe sera une consultation et une coordination efficaces et qu'il émettra un signal fort. « Il y aura tellement de dirigeants importants qui s'assoiront côte à côte pour explorer et discuter des moyens susceptibles d'apporter une solution aux problèmes. Il est certain qu'ils proposeront des moyens praticables et réalisables qui permettront le règlement des problèmes. », a-t-il dit.
Rédacteur: Tao Ruogu