Le cinéma chinois doit aider les spectateurs étrangers à « renouveler » leur impression sur la Chine

Source: le Quotidien du Peuple | 05-19-2010 08:58

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Le 63ème Festival international du Film de Cannes vient de s'ouvrir le 12 mai et sur la liste des films sélectionnés pour participer à la compétition officielle figure la nouvelle œuvre du cinéaste chinois Wang Xiaoshuai « Chongqing Blues » (en chinois "日照重慶" Rizhao Chongqing ) qui accède ainsi aux rangs des œuvres cinématographiques qui disputeront le plus haut prix du festival – la Palme d'or.

Wang Xiaoshuai « Chongqing Blues »
Wang Xiaoshuai « Chongqing Blues »

Le cinéma est une importante expression de l'histoire et de la culture nationale d'un pays.

Depuis que pour la première fois dans l'histoire du cinéma chinois le film de Zhang Yimou « Le Sorgho rouge » (chinois : 紅高粱 Hong Gaoliang) ait remporté l'Ours d'Or au Festival de Berlin 1988, plusieurs autres metteurs en scène chinois ont réussi à décrocher des prix à divers festivals internationaux du cinéma, dont principalement ceux de Cannes en France, de Berlin en Allemagne et de Venise en Italie, et ils constituent ainsi une importante force de l'art cinématographique.

De la fin des années 80 jusqu'aux années 90du siècle dernier, les réalisateurs chinois de la cinquième génération, ayant à leur tête Zhang Yimou, ont tenté de présenter la « Chine folklorique » au monde entier et la plupart des films qu'ils ont réalisés tirent matière de l'histoire contemporaine chinoise, alors que l'expression du sujet fait ressortir les mœurs et coutumes populaires ainsi que la culture du goût oriental. C'était le film « Le Sorgho rouge » qui a ouvert la voie avec des scènes de "顛轎" (cahotement et ballotement du palanquin) et de "釀酒" (fermentation du mout produit de l'alcool), puis c'était « Ju Dou » (菊豆)et « Raise the Red Lantern » (大紅燈籠高高挂), deux films toujours de Zhang Yimou, qui montrent respectivement la culture de la teinturerie et les coutumes chinoises de concubinage et d'allumage de lanternes, ensuite il y a le film de Chen Kaige《Farewell My Concubine》(霸王別姬) qui présente la culture du《京劇》(Opéra de Pékin), … etc. Bien que ces films montrent des scènes de l'ancienne Chine, qui se rapportent peu à la vie actuelle du pays, mais ils sont remplis de scènes folkloriques orientales qui passionnent et subjuguent le public oriental. Ainsi, ces œuvres cinématographiques ont renforcé l' « Orient typique » aux yeux du monde.

Vec l'approfondissement de la réforme et de l'ouverture sur l'extérieur en Chine, les échanges entre l'Orient et l'Occident se multiplient et sont devenus beaucoup plus fréquents qu'avant. La Chine, qui était l'objet du jugement esthétique lointain de l'Occident, est devenue petit à petit pour celui-ci un partenaire d'échanges plus proches et les Occidentaux souhaitent connaître une Chine beaucoup plus réelle. Dans le nouveau siècle, des cinéastes chinois de la sixième génération, dont Wang Xiaoshuai et Jia Zhangke, commencent à devenir des « habitués » et des « familiers » des festivals occidentaux du cinéma. Les films « Shanghai Dreams » (青紅, qinghong ) du premier ainsi que « Platform » (站臺, zhantai) et « Still Life » (三峽好人, Sanxia Haoren) du deuxième visent tous les trois la vie populaire dans des villes chinoises de notre époque, lesquelles se développent rapidement et vigoureusement. Zhang Yimou et ses confrères, de leur côté, ne sont pas restés bras croisés, et pour ne pas se laisser distancer, ils ont changé la vision d'angle de leurs œuvres. Et c'est ainsi qu'avec son nouveau film « Pas un de moins » (一個都不能少, Yigedubunengshao), ce dernier a pu une fois de plus le Lion d'or du Festival de Venise. Ces nouvelles œuvres, qui montrent directement les sentiments (inquiétude, anxiété, souci, perplexité et déséquilibre) de certaines personnes face à la rapide et profonde transition de la société chinoise, constituent des fenêtres ouvertes sur le monde permettant aux étrangers de connaître la réalité chinoise.