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La Chine et l'Afrique sont des partenaires commerciaux depuis des siècles. Mais ces dernières années, le volume et l'intensité du commerce bilatéral se sont considérablement accrus. Voici une petite rétrospective des relations commerciales sino-africaines, pour nous aider à suivre cette évolution.
Selon des statistiques de la douane chinoise, en 2008, le volume du commerce sino-africain s'est élevé à 106,84 milliards de dollars américains, soit une augmentation de 45,1% par rapport à 2007. Cette hausse spectaculaire s'explique notamment par l'augmentation des importations de produits africains en Chine, qui a atteint 56 milliards de dollars américains, soit une hausse de 54%. Les exportations chinoises vers l'Afrique représentaient 50,84 milliards de dollars américains. L'Afrique a donc un excédent commercial de 5,2 milliards de dollars américains, alors qu'en 2007, elle avait un déficit de 940 millions de dollars.
Aussi important soit-il aujourd'hui, le commerce sino-africain n'a connu de grand développement qu'après les années 90. L'amitié entre la Chine et l'Afrique date de plus longtemps encore, mais au début de l'établissement de la Nouvelle Chine, l'économie chinoise restait à un niveau assez bas et un grand nombre de pays africains luttaient alors pour leur indépendance.
En mai 1996, le président chinois d'alors, Jiang Zemin, a fait une tournée en Afrique. Durant sa visite, la Chine a signé une vingtaine d'accords avec 6 pays africains, portant sur des coopérations économiques, technologiques, commerciales et culturelles.
En 2000, la première conférence ministrielle s'est tenue à Beijing dans le cadre du forum de coopération sino-africaine. La conférence a vu passer la déclaration de Beijing et la directive de coopération du développement économique et social sino-africain. La Chine a promis d'annuler 10 milliards de dollars américains de dettes des pays africains les moins développés en deux ans. A cette époque, les aides gouvernementales dominaient le commerce bilatéral.
La 2e conférence ministérielle a eu lieu en décembre 2003 en Ethiopie. Environ 500 entreprises chinoises et africaines ont signé des contrats d'une valeur d'un milliard de dollars américains.
En novembre 2006, le sommet de Beijing, et aussi la 3e conférence ministrielle, se sont tenus dans la capitale chinoise. 48 pays africains y étaient présents. Ce sommet a connu de nombreuses réussites, dont un plan d'action pour la coopération sino-africaine de 2007 à 2009. Le sommet s'est également engagé à doubler le commerce bilatéral, objectif : 100 milliards de dollars américains avant 2010.
De 1999 à 2008, le volume du commerce sino-africain a connu une croissance très rapide : de seulement 6,5 milliards de dollars américains à 106,8 milliards, il a été multiplié par 16.
Depuis 2006, la Chine est le 2e plus grand partenaire commercial de l'Afrique, derrière les Etats-Unis et devant la France.
La Chine a tenu ses promesses : 10 milliards de dollars américains de dettes annulées et des échanges dépassant les 100 milliards de dollars américains avant la date prévue de 2010.
Cette augmentation énorme a pour raison principale le développement de l'économie des deux parties. Avec une croissance de plus de 8% par an, la Chine a besoin de davantage de matières premières, telles que du pétrole, du bois et des minerais, ses principales importations de l'Afrique. Aujourd'hui, un tiers de son offre pétrolière vient de ce continent, notamment de l'Angola, le premier partenaire commercial africain de la Chine et son premier pays fournisseur. L'Afrique du Sud est le 2e plus grand partenaire commercial mais elle est le plus grand importateur africain de produits chinois. Le commerce bilatéral entre l'Afrique et la Chine porte en gros sur les mêmes produits que le commerce entre l'Afrique et ses autres grands partenaires, comme les Etats-Unis.
Les investissements privés ont dépassé les aides gouvernementales. On estime que 900 entreprises chinoises exercent en Afrique, dans les domaines de la construction d'infrastructures, de l'énergie et des services bancaires. Elles sont soutenues par les politiques gouvernementales et des investissements provenant d'institutions financières.
Mais la récession économique mondiale se fait aussi sentir. Après le mois de septembre 2008, la croissance du commerce bilatéral a largement ralenti. Le volume de décembre était de seulement 6,63 milliards de dollars américains, alors qu'au mois d'août, le chiffre s'était élevé à 10,96 milliards. Pour relever ces défis : allonger la liste des produits africains importés à taux zéro, des crédits et des prêts préférentiels, des fonds pour soutenir les entreprises chinoises en Afrique, si la Chine veut aller plus loin sur cette nouvelle route de la soie en Afrique.
Rédacteur: Zhang Yan