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Aussi vrai que le dit ce dicton chinois, le peuple considère l'aliment comme un don du ciel. Aujourd'hui, il n'est pas vain de dire que le quotidien culinaire des Chinois a subi de profondes évolutions au cours des 60 dernières années. Ainsi révolue est la période qui observait un aprovisionnement limité et où les gens soufraient de faim, les mets sont aujourd'hui nutritifs, il faut le dire, et la population chinoise mène une vie de plus en plus aisée.
Ce soir, Shen Yiping, son père et sa tante se sont rendus dans un restaurant de cuisine pékinoise pour dîner. Sur la centaine de plats proposés dans le menu, ils n'ont pas manqué de faire usage de leur bon sens pour aboutir à un choix qui ne manquera pas d'être succulent.
Shen Yiping
" Aujourd’hui, on fait non seulement attention au goût, mais aussi à la valeur nutritive et à l'équilibre des aliments.C'est-à-dire, un repas doit non seulement contenir des aliments plus ou moins riches en matières grasses, des plats chauds et froids, une soupe ainsi que des céréales."
Du canard laqué, des travers de porc, un plat de légumes avec du lotus et du céleri, du poisson, deux salades, voici un repas copieux pour la famille Shen.Cependant,le père se rappelle encore que les gens ne pouvaient pas manger à leur faim il y a 60 ans.
C'était une période où les denrées alimentaires se faisaient rares, et où l'usage de tickets à nourriture était très répandus. En 1955, vu que l’offre en provision ne pouvait pas répondre à la demande de toute la population, le gouvernement chinois a décidé de définir une limite mensuelle de volume acheté pour chaque personne et d’émettre des tickets pour l'achat de céréales, d'autres pour la viande et l'huile,etc.Dès lors,ces derniers ont été utilisés comme titre de valeur pendant presque 30 ans. Outre l'argent, ces tickets ainsi que le certificat notant la limite autorisée et le volume acheté étaient tous deux les documents obligatoires pour acheter un sac de riz.
M. Shen
Père
"Dans les années 70, quand j'étais jeune, j'avais droit à 15kg de riz chaque mois. Mais cela ne suffisait pas pour un jeune garçon, car il n’y avait pas non plus assez de légumes, d’oeufs ou de viande pour compléter le repas. Même pour acheter un petit-déjeuner, il faut utiliser le ticket et faire la queue..."
La situation s’est améliorée dans les années 80. Avec le développement d'une économie orientée par le marché débutée en 1978,la nourriture sur le marché est devenue de plus en plus diversifiée. Différents légumes, des fruits, des oeufs, de la volaille, du poisson et de la viande faisaient leur apparition dans le panier du peuple et se tranformaient en délicieux plats sur la table à manger.Les gens pouvaient finalement manger à leur faim et il va s'en dire, ils prenaient des kilos. Avoir une petite brioche était même devenu le symbole d'une certaine richesse, et d'un confort de vie.
Mme Shen
Tante
" Un des changements évidents, c’est notre réveillon.Autrefois, on était content de manger des raviolis fourrés à la viande grasse. Dans les années 80, le réveillon était beaucoup plus copieux avec le plus souvent une dizaine de plats à table. Quant aux fruits de mer, eux aussi ont fait leur apparition sur notre table.Un régal ."
Au cours des années 90,manger au restaurant n'était plus un luxe. A l’occasion d'une réunion familiale ou pour inviter des amis, les gens préféraient aller au restaurant, ceci étant considéré comme une façon plus commode et de savoir-vivre afin de traiter une personne. Dans les grandes villes comme Beijing, d'un coup de baguette, ce sont des milliers de restaurants qui ont ouvert dans la ville, proposant la cuisine des différentes régions et provinces du pays. Mais bien évidemment, les plats occidentaux sont massivement arrivés dans le pays au grand bonheur des palais chinois et occidentaux expatriés. Ce sont en effet les délices de la cuisine hors frontalière tels que l’escargot français, la pizza italienne, le sushi japonais, la viande au barbecue sud-coréenne et le Mcdonalds américain qui sont entrés en Chine l’un après l’autre. Les Chinois ont eu alors la chance de goûter au monde entier sans franchir la frontière.
Shen Yiping
" Si les restaurants deviennent de plus en plus nombreux, alors nous avons plus de choix. Aller au restaurant, ce n'est pas seulement pour se remplir l'estomac, mais peut-être aussi pour jouir d'un service, d'un environnement spécial ou d'une sensation de bien-être."
Au 21ème siècle, les Chinois accordent une importance particulière à leur santé. Ils exigent une meilleure qualité des aliments, une haute valeur nutritive, des quantités plus raisonnables, et même un moment plus adéquat pour manger afin d'éviter les grignotages.
Plus récemment, les produits biologiques ont commencé à gagner en popularité. On les trouve maintenant dans les étalages des supermarchés et l'on voit aussi nombre de boutiques s'affichant comme "bio" qui attirent de nombreux clients voire permettent à d'autres de modifier leurs habitudes de consommation.
Shen Yiping
" J'ai confiance dans les produits bio. J'achète souvent au supermarché des céréales d'avoine, du sésame et du soja pour faire un petit-déjeuner plus vert chez moi. "
Après 60 années écoulées depuis la fondation de la nouvelle Chine ,le pays est parvenu à mettre un terme aux pénuries alimentaires et sa population désormais mange à sa faim. Prenons ainsi l'exemple du cadre structurel des dépenses alimentaires dans la province du Sichuan. En 2008, la quantité annuelle en céréales par personne s'est établie à 69,8 kilos, soit une réduction de 42,2% par rapport à 1978. Pour la viande, la volaille et les oeufs, cette quantité était de 49,5 kilos, soit une augmentation de 370%.S'agissant des fruits, 49,2 kilos, soit une augmentation de 160%. La dépense en produits laitiers, 49,2 kilos, soit une hausse de 930%.
A la lecture de ces simples chiffres, l'on constate aisément que les Chinois bénéficient aujourd'hui d'un véritable équilibre alimentaire, intimement lié à l'accroissement de leur niveau de vie.
Rédacteur: Zhang Yan