Le Soudan et l'Ethiopie ont réaffirmé jeudi qu'ils s'engageaient à ce que la construction du Grand barrage de la renaissance éthiopienne (GERD) ne nuise pas aux intérêts de l'Egypte en matière d'eau.
Le président soudanais Omar el-Béchir et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed ont réitéré cette promesse au cours d'une conférence de presse conjointe à Khartoum, au terme de la visite de M. Ahmed au Soudan.
Omar el-Béchir s'est engagé à ce que le GERD soit profitable aux trois pays.
"Nous réitérons avec fermeté notre engagement à ce que la quantité d'eau reçue par nos frères égyptiens ne soit pas affectée par la construction du GERD. Nous avons convenu de faire en sorte que le Grand barrage de la renaissance éthiopienne permette de renforcer les profits conjoints des trois pays", a-t-il affirmé.
Le Soudan et l'Ethiopie s'engagent à ne pas nuire aux intérêts de l'Egypte en matière d'eau
M. Ahmed a quant à lui déclaré qu'ils avaient également discuté d'une "utilisation équitable et raisonnable des eaux du Nil".
"Tous les investissements doivent être profitables à l'Ethiopie, au Soudan et à l'Egypte. Nous n'avons aucune intention de nuire au Soudan ou à l'Egypte", a-t-il affirmé.
M. el-Béchir a par ailleurs promulgué une amnistie pour tous les Ethiopiens arrêtés ou condamnés pour des délits commis au Soudan.
Jeudi, M. Ahmed a achevé une visite de deux jours au Soudan, au cours de laquelle il s'est entretenu avec les dirigeants soudanais, principalement sur la coopération bilatérale et sur le GERD.
La dernière série de pourparlers tripartites sur le GERD s'est achevée en avril sans qu'aucun accord ne soit conclu à propos du rapport technique préparé par des entreprises françaises sur l'impact potentiel du barrage.
En décembre 2017, l'Egypte avait proposé d'inviter la Banque mondiale en tant que partie neutre au sein du Comité technique tripartite, mais l'Ethiopie avait refusé.
Le projet du GERD, qui a coûté 4,7 milliards de dollars américains, est achevé à 64 %. L'Ethiopie espère que ce barrage lui permettra d'avoir constamment accès à de l'énergie électrique propre et bon marché, ce qui lui permettrait d'accélérer sa transition depuis une économie agricole vers une économie fortement industrialisée.
L'Ethiopie et le Soudan prévoient d'engranger d'importants bénéfices grâce à la construction du GERD, mais l'Egypte craint que ce barrage, d'une contenance de 55,5 milliards de mètres cubes d'eau, n'affecte la quantité d'eau qu'elle reçoit du Nil.
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